A partir du moment où l'être humain, porté par les biens de ce monde, se détourne de sa vocation essentielle qui est l'adoration exclusive de Dieu, il tombe nécessairement dans l'idolâtrie. Qui n'adore pas Dieu adore inévitablement une idole. Par sa nature même, l'homme éprouve le besoin de se donner un maître. S'il ne rencontre pas Dieu, son seul Seigneur légitime, alors il se soumet à de fausses divinités.
L'Imam Ibn Taymiyya expliquait déjà cette réalité en rappelant que l'homme est un être sensible qui est toujours mû par une volonté.
Or, explique Ibn Taymiyya, toute volonté a un objet - la chose voulue -, et l'homme ainsi tend toujours vers l'objet de son désir. Si, avec amour et crainte, il ne s'oriente pas vers Dieu, alors il substitue à son Créateur un autre objet, ou un idéal auquel il se soumet, et pour lequel il se dévoue.
Le Coran appelle ainsi «dieu» la passion de l'homme (al-hawâ) qui vient prendre la place réservée à Dieu dans son cœur :
«Ne vois-tu pas celui qui a pris pour dieu sa
passion ?
Est-ce à toi d'être un garant pour
lui ?» (Coran, 25 ; 43)