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  • Une plume en or pour conjurer le mal : Corinne Bloch

    Voici un très beau texte que l’on pourrait méditer sereinement à l’ombre d’un minaret. Style magnifique et prose profonde…

     

     

    Et si le loup nous mangeait?

    Par Corinne Bloch

    Source : Magazine Vivai, janvier 2010

     

     

    Nous voilà entrés dans la seconde décennie du 21e siècle, sans fumée dans les lieux publics, sans l'ombre d'un minaret à l'horizon. Alors, on n'est pas bien chez nous, ces quelques détails réglés?

     

    Promenons-nous dans les bois ...

     

    Il fut un temps où les peurs des hommes s'incarnaient en une seule représentation.

    Mais oui, souvenez-vous, un personnage antipathique et rusé avec une queue fourchue. Mais non, pas Oskar Freysinger. L’autre, le diable, le vrai, celui qui actionnait un thermostat quelque part sous terre. C'est lui qui nous fichait la trouille autrefois. C'était pratique, tout était de sa faute et il était facile de s'en prémunir: une croix, trois Pater, deux Ave, quelques bûchers, un peu d'eau bénite et le tour était joué. Mais depuis que le 20e siècle a sacrifié ce pauvre diable sur l'autel de la raison, l'a écrasé sous des volumes de sciences humaines et étouffé dans le libéralisme à outrance, c'est la gabegie.

    A malin, malin et demi. Car Belzébuth est perfide, c'est bien connu. Sans doute est-il encore tapi quelque part, là, au cœur de notre état laïc, mais où? Où? C'est bien ça le hic, parce que maintenant qu'il n'est plus nulle part, il pourrait tout aussi bien être n'importe où. Or la peur du loup est bien plus terrifiante que le loup lui-même.

     

    ... Pendant que loup n' y est pas ...

     

    Vous en avez croisé beaucoup des loups, vous, en Suisse? Et des minarets? En Suisse, non, mais j'ai adoré les minarets du Taj Mahal - quatre à lui tout seul! A Sarajevo, depuis la fenêtre de mon bureau, j'en apercevais au moins douze. De jolis minarets blancs, du haut desquels retentissait l'appel à la prière. Douze minarets et pas une femme en burqa. Je le dis, au cas où ... Mais j'y songe, peut on contracter le virus A/HINI sous une burqa? Parce qu'avant la burqa, sur la liste des dangers qui nous menacent, il y a la grippe. Et la crise financière par-dessus le marché. Et la violence à chaque coin de rue, le trou dans la couche d'ozone, le cancer, le chômage, les romanichels, le staphylocoque doré et j'en passe.

     

    ... Si le loup y était ...

     

    Heureusement, il y a les soldes. Cette invention géniale qui permet de tout oublier pendant un moment, de remplir à moindre prix sa garde-robe de vêtements inutiles, et de faire de la place sur les rayonnages des boutiques pour accueillir une collection de printemps flambant neuve. Et si, à l'aube de cette nouvelle décennie, on se débarrassait aussi de nos vieilles idées démodées? Si l'on bradait nos fantasmes au profit de la réflexion et que l'on soldait nos peurs irrationnelles avant qu'elles nous dévorent? Sinon?

     

    Sinon le loup nous mangera.

     

     

     

  • Juifs et musulmans : deux poids deux mesures en France

     Décidément, certains députés français, inféodés au lobby sioniste, tombent dans une forme de discrimination lamentable qui consiste à distinguer la nourriture halal des musulmans et la nourriture casher des juifs. Ces députés trahissent sans nul doute la République.

     

    A lire donc :

    A ces messieurs de l’UMP qui appellent au "boycott de Quick"...

     

    Publié le 19-02-2010

     

    Les mêmes députés UMP qui montent au créneau contre la chaîne de restauration rapide Quick et appellent à boycotter cette enseigne parce qu’elle propose des hamburgers à base de viande halal dans certains de ses points de vente, ne sont pas gênés par les restaurants casher financés avec l’argent du contribuable ? Voir exemples ci-dessous.

     

     

    Les députés UMP Jacques Myard et Lionel Luca se sont élevés mercredi contre Quick, parlant de « Grave dérive communautariste, contraire aux principes républicains ». Lionel Luca a même appelé (tiens, tiens !) « au boycott » de l’enseigne Quick (voir les quotidiens France-Soir et 20 minutes, notamment).

    Que pensent-ils de ces restaurants universitaires qui ne proposent que des repas casher, à l’intérieur d’établissements privés, subventionnés par l’Etat, c’est-à-dire par nous ?

    Un petit exemple, l’ORT de Strasbourg qui affiche sur son site :

    RESTAURATION

     Au sein même de son campus, l’ORT Strasbourg propose un Restaurant Universitaire (Restau U) agréé par le CROUS (tarif actuel : 2,85 € par repas). Les repas proposés par ce Resto U sont casher.

    Et qui explique dans sa présentation (tenez-vous bien !) :

    Le Lycée ORT Strasbourg est un lycée privé sous contrat d’association avec l’Etat. Il accueille plus de 400 élèves : il propose des classes de 2nde, de 1ère, de Terminale (séries S, ES, STI) et des Formations Supérieures comprenant plusieurs BTS pilotes et bien entendu la « Prépa ORT »

    Le contrat d’association avec l’Etat engage l’ORT à assurer des projets pédagogiques conformes aux programmes officiels ; le côté « privé » permet à l’ORT de distiller une certaine souplesse en proposant des solutions pédagogiques innovantes…

    Une particularité : jamais les élèves n’ont de cours ni de devoirs le samedi.

     

    HÉBERGEMENT

     

    - les étudiants israélites peuvent bénéficier de locations dans une des 2 résidences universitaires communautaires de Strasbourg (une résidence garçons ; un foyer de jeunes filles). Ces 2 résidences font partie intégrante du campus de l’ORT Strasbourg (voir photo en page d’accueil). Elles proposent des chambres individuelles vastes et bien équipées.

    Ces types de logements sont conventionnés, ce qui permet d’en réduire sensiblement le loyer grâce aux allocations-logement (attribuées indépendamment des revenus des parents).

    Nulle part, donc, cet établissement, qui bénéficie des subsides de l’Etat, ne donne le choix d’une nourriture non casher. Et pas de proposition de chambres aux étudiants musulmans !

     

    Alors, on boycotte quoi, et de quel communautarisme parle-t-on ?

     

    Source : http://prepa.strasbourg.ort.asso.fr/pageLibre00010029.html

     

    CAPJPO-EuroPalestine

     

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  • ESTHER BENBASSA et le CRIF : Une femme contre le lobby sioniste en France

    La France n’est plus une République quand ses dirigeants célèbrent le communautarisme juif et dénoncent les pratiques de la communauté musulmane.

    Remarquable article qui montre comment la politique française est assujettie au lobby sioniste en France.

     

    A lire donc :

     

     

    Le Crif, vrai lobby et faux pouvoir

     

    Par ESTHER BENBASSA, directeur d'études à l’Ecole pratique des hautes études (Sorbonne)

     

     

     

    Clermont-Tonnerre déclarait, le 24 décembre 1789, à la tribune de la Constituante, qu’«il faut refuser tout aux juifs comme nation dans le sens de corps constitué et accorder tout aux juifs comme individus…» Catégorique, il rejetait alors tout «communautarisme». Lorsqu’on se gargarise aujourd’hui en haut lieu ou dans les médias de communautarisme, on ne pense guère qu’aux Arabo-musulmans. Loin de toute langue de bois, disons clairement que ce mot est devenu synonyme de «musulmans». C’est vers eux que, du voile à la burqa en passant par l’identité nationale, tous les regards sont tournés, dans un pays pourtant laïque comme la France. Objet de cristallisation, comme les juifs l’ont été dans le passé, la nationalité française de nombre d’entre eux passe au second plan après leur religion.

    En revanche, lorsque le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) organise son dîner annuel et qu’il lance des fatwas contre les uns et les autres, quand les politiciens de tout bord, y compris le Président et le Premier ministre, y accourent, personne n’ose parler de communautarisme. François Fillon est allé jusqu’à dénoncer ledit communautarisme lors de ce même dîner, au prétexte qu’il «refuse l’égalité et la fraternité». Il faisait bien sûr référence au communautarisme musulman. Et pourtant, tous les ingrédients sont réunis pour parler aussi de communautarisme juif. Cette année, comme l’an passé, les mesures d’ostracisme ont visé le PCF et les Verts, au motif de leur campagne de boycott des produits israéliens. Comble de l’horreur, certaines municipalités communistes auraient fait citoyen d’honneur Marwan Barghouti, l’un des responsables du Fatah, en geôle à vie en Israël.

    On en vient à se demander si le Crif n’est pas plutôt le porte-parole d’Israël en France, comme une seconde ambassade de ce pays. Il y a un siècle, ce qui aurait passé pour de la double allégeance s’appelle aujourd’hui soutien à Israël. Parce que les juifs de France collent, paraît-il, à la ligne politique d’Israël, qu’elle soit de gauche ou de droite, leurs institutions, dont le Crif, ne feraient que suivre le mouvement. Les voilà tous légitimistes. Après la victoire d’un Nétanyahou et de ses alliés en Israël, on ne s’étonnera donc pas de la forte droitisation du Crif, concrétisée entre autres par l’entrée dans son comité directeur de personnalités aux opinions radicales.

    Mais qui représente véritablement le Crif et combien sont-ils en son sein ? On ne le saura jamais. Ce qui compte, c’est qu’il est perçu comme un lobby (mot horripilant en France) par les politiciens. Et considéré comme tel, il l’est bien, un lobby, en fait. Ceux qui s’agglutinent à son dîner croient vraiment qu’il joue un rôle important dans la machine électorale. On y vient à la pêche aux voix juives, et pour être adoubé par des juifs dont l’influence serait déterminante, en raison de la place qu’ils occupent, ou sont censés occuper, dans la société française. De cet appui ne bénéficieront bien sûr que ceux qui soutiennent le plus Israël et qui donnent des gages clairs dans le combat contre l’antisémitisme. Un combat certes indispensable, mais qui mériterait de n’être pas instrumentalisé pour faire accepter toute politique israélienne, y compris la plus blâmable. Projetant sur la scène française ce qui se passe entre Israéliens et Palestiniens au Proche-Orient, le Crif ne manque aucune occasion pour appuyer la politique antimusulmane du gouvernement. En revanche, il a ses bons musulmans, comme Israël a ses bons Palestiniens, les seuls avec qui il daigne «dialoguer».

    Aussi peu représentatif qu’il soit, le Crif est sans doute au diapason des positions de bien des juifs français, de plus en plus conservateurs politiquement, supporteurs inconditionnels d’Israël en toute circonstance et se réfugiant dans la mémoire de la Shoah et dans la dénonciation de l’antisémitisme, qui vont de pair. Celles-ci, forces rassembleuses indéniables, contribuent surtout à la survie d’un judaïsme qui le plus souvent s’y résume, ayant par ailleurs grandement perdu sa pratique et la conscience de ses valeurs essentielles. Qu’est-ce que le Crif sinon un groupuscule endogamique qui se donne des airs de petit Etat indépendant, agissant à sa guise, faisant plier les uns et les autres, tant par le biais de l’autocensure, sensible chez bien des journalistes, craignant à juste titre d’être soupçonnés d’antisémitisme dès qu’ils oseront critiquer la politique israélienne, que par l’instrumentalisation de la culpabilité de la Shoah intériorisée par la classe politique ? Le pouvoir imaginé que cette minuscule institution a su se fabriquer se retourne hélas contre les juifs eux-mêmes, et d’abord contre ceux qui ne se reconnaissent nullement en elle. Il génère à son tour de l’antisémitisme et offre des arguments, certes fallacieux, à ceux qu’obsèdent les vieux thèmes bien rôdés du pouvoir juif, du complot juif. La «servilité» de circonstance des professionnels de la politique face au Crif vient renforcer les anciens préjugés.

    Cette foi trop partagée dans la puissance des juifs et de leurs instances représentatives n’augure rien de positif. Le dîner du Crif enfin déserté, ses menaces ramenées à leur juste proportion de dangerosité réelle, voilà des mesures prophylactiques qui seraient susceptibles d’enrayer en partie une hostilité antijuive se nourrissant de fantasmes.

     

    Dernier ouvrage : «Etre juif après Gaza», CNRS éd., 2009.

     

    source: http://www.liberation.fr/societe/0101619772-le-crif-vrai-lobby-et-faux-pouvoir