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L'émotion est africaine

Cela s'est passé lors d'un séminaire sur l'islam et les défis contemporains, en Afrique occidentale. En marge du programme, je rencontre un jeune étudiant et nous faisons connaissance. Abd-Allah est le fils aîné d'une famille de neuf enfants. Il me parle surtout de sa mère. Elle s'était particulièrement occupée de lui, car il était de faible constitution, et souvent malade. Le frère de son époux était décédé, laissant une famille également nombreuse, et aussitôt la mère de Abd-Allah avait accepté que son mari prenne la veuve comme seconde femme. Par solidarité, et en partageant le peu qu'ils possédaient.

Lui était à présent dans la capitale pour poursuivre ses études, mais son coeur était ailleurs. Il me dit : "Lorsque je pense à ma mère, je frémis." Et effectivement, je vois un frémissement passer sur son visage, sa paupière et ses yeux débordant de larmes. Un frémissement qui s'étend aux arbres dans la fraîcheur du matin, et jusqu'au ciel immense.

Et je me dis en écoutant Abd-Allah : Combien de jeunes gens, à l'abri des besoins les plus élémentaires, dans le monde dit moderne, ont la capacité d'éprouver un tel sentiment ? L'amour pur et incommensurable pour celle qui fut le refuge, la tendresse et la miséricorde?

Telle est finalement la vraie richesse. Le vrai trésor.

L'émotion est africaine.

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