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Sermon : La longanimité du Prophète Muhammad

 Il a été rapporté qu’un juif prénommé Zayd Ibn Sa‘na – Dieu soit satisfait de lui – était le créancier du Messager de Dieu. Il voulut réclamer le remboursement du prêt qu’il avait fait au Prophète, et cela avant son échéance. Le juif se mit donc en travers du chemin du Prophète conduisant à Médine, et s’exclama : « Vous autres, fils de ‘Abd Al-Muttalib, vous êtes des gens qui rechignent à payer leurs dettes quand cela leur est possible ! » Scène dont ‘Umar Ibn Al-Khattâb – que Dieu soit satisfait de lui – fut le témoin oculaire, ce qui le mit dans une forte colère, au point qu’il allait punir l’homme. Le Prophète déclara alors : « Nous avions vraiment besoin de te voir adopter un comportement différent de celui-là, ô ‘Umar : que tu m’ordonnes de rembourser ma dette de belle façon, et que tu lui ordonnes de réclamer son dû de belle façon ! Va, ô ‘Umar, rembourse ce qui lui est dû, et ajoutes-y vingt sâ‘ de dattes (le sâ‘ est une mesure qui correspond à 2,4 kilogrammes. Vingt sâ‘ font environ 48 kilos.). »

Le résultat de ce comportement exemplaire du Messager de Dieu fut que le juif se convertît à l’Islam, et se tînt aux côtés du Prophète pour le reste de ses combats.

 

Voilà un événement qui comprend des enseignements précieux sur le comportement qu’il convient d’adopter en situation d’endettement, tant au niveau du débiteur que du créancier : faire preuve d’indulgence et de compréhension, en considérant qu’une telle attitude  donne les meilleurs fruits. Cette histoire peut être restituée dans son contexte : alors qu’il était juif, Zayd Ibn Sa‘na avait lu dans les Ecritures dont il disposait la mention du Messager de Dieu et de ses qualités morales. Tout ce qu’il avait vu du Prophète Muhammad correspondait à la description évoquée dans ces Ecritures. Il en eut la confirmation, sauf en ce qui concerne deux qualités. La première étant que la longanimité de l’ultime Prophète devancerait sa colère, et la seconde étant que l’ignorance du sot le provoquant ne ferait que renforcer sa longanimité et sa patience.

Zayd se mit à fréquenter les assemblées du Prophète et à lui témoigner de l’affection, jusqu’au jour où il accorda un prêt à un pauvre en la présence du Prophète, lequel se porta garant du remboursement de la dette. Zayd se présenta au Messager de Dieu une année avant l’échéance fixée pour le remboursement, et il réclama son dû de cette manière provocante et irrespectueuse. Il agressa le Messager de Dieu par des paroles inconvenantes, le décrivant comme une personne avare qui refuse  d’honorer sa dette alors qu’elle en a les moyens. Chose insupportable pour ‘Umar qui songea à punir l’homme sur le champ. Mais le Messager de Dieu, doté des plus nobles vertus, dit à ‘Umar : « Ce n’est pas ce que j’attendais de toi, ô ‘Umar. Nous avions vraiment besoin de te voir adopter un comportement différent de celui-là, ô ‘Umar : que tu m’ordonnes de rembourser ma dette de belle façon, et que tu lui ordonnes de réclamer son dû de belle façon ! » Après quoi, le Prophète ordonna à ‘Umar Ibn Al-Khattâb d’aller à la trésorerie de l’Etat, et de se montrer généreux avec lui. Quand Zayd Ibn Sa‘na entra avec ‘Umar dans l’entrepôt de la trésorerie, il lui dit :

« Ne me connais-tu pas, ô ‘Umar ? » Il l’interrogea : « Qui es-tu ? » Il lui répondit : « Je suis Zayd Ibn Sa‘na. » ‘Umar poursuivit : «  Le savant juif ? » Zayd lui répondit affirmativement. ‘Umar demanda : « Qu’est-ce  qui t’a poussé à agir de la sorte ? » Zayd expliqua : « J’ai voulu soumettre à un examen deux qualités du Messager de Dieu : La première étant que sa longanimité devance sa colère, et la seconde étant que l’ignorance du sot le provoquant ne fait que renforcer sa longanimité et sa patience. »

Ce disant, Zayd se convertit à l’Islam et se tint aux côtés du Messager de Dieu en participant à l’ensemble de ses expéditions.

A travers cet événement, nous pouvons souligner le modèle exceptionnel que nous offre le caractère du Prophète : l’indulgence et la compréhension dont nous devons faire preuve face à l’ignorance et à la provocation. Et combien sont aujourd’hui nombreux ceux qui critiquent ou agressent l’Islam sans le connaître ! Le Message de Dieu agissait en cela selon les injonctions coraniques :  «  Repousse le mal par ce qui est meilleur, et voilà que celui qui est séparé de toi par une hostilité devient tel un ami chaleureux. » (Coran, 41, 34).

Nombreux sont les versets coraniques qui ordonnent à notre Prophète de se comporter avec indulgence et de se détourner des ignorants. Dieu dit :

« Sois indulgent, ordonne ce qui est convenable, et détourne-toi des ignorants. » (Coran, 7, 199)

Et encore : « Pardonne-leur de belle manière ! » (Coran, 15, 85)

Et encore : «  Qu’ils pardonnent et qu’ils excusent ! N’aimeriez-vous pas que Dieu vous pardonne ? » (Coran, 24, 22)

Et encore : « Ceux qui se montrent indulgents à l’égard des hommes. Et Dieu aime les bienfaisants. » (Coran, 3, 134)

Et encore : « Faire montre de patience et pardonner, c’est vraiment le signe d’une ferme résolution. » (Coran, 42, 43)

 

‘Âïsha – que Dieu soit satisfait d’elle – a dit : « Le Prophète n’a jamais rien frappé de sa main, ni une femme, ni un esclave. Il n’a porté de coups que lorsqu’il combattait dans la voie de Dieu. Jamais il ne se vengea de quelqu’un qui lui avait nui, sauf lorsque les interdits institués par Dieu étaient bafoués. Alors, il se vengeait pour Dieu, Exalté soit-Il. » (Muslim)

 

Et Anas – que Dieu soit satisfait de lui – a dit : « Je marchais en compagnie du Messager de Dieu, alors qu’il était vêtu d’un manteau de Najrân dont la bordure était rêche et épaisse. Un bédouin le rejoignit et le tira violemment par son manteau. Je regardai alors l’épaule du Prophète, alors que la bordure y avait laissé une trace, tant le geste du bédouin avait été brutal. Puis il lui dit : « Ô Muhammad, ordonne que l’on me remette une partie des biens appartenant à Dieu et que tu as avec toi ! » Le Prophète se tourna vers lui, sourit, puis ordonna de lui faire un don. » (Al-Bukhârî, Muslim)

Tel était notre Prophète. Jamais l’humanité n’a connu tant d’humilité et d’indulgence, de compassion et de compréhension. Tel est l’Islam.

Nous demandons à Dieu qu’Il guide nos cœurs et nous rende meilleurs. Allâhumma âmîn !

 

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