Interview exclusive de Camel Bechikh, Responsable des relations publiques du CBSP, partenaire de l’opération
Camel Bechikh, vous êtes le responsable des relations publiques du CBSP, (Centre de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens), association partenaire de la flottille humanitaire attaquée par l’Etat israélien. Nous confirmez-vous qu’aucune victime n’est Française ?
Oui absolument. Sept Français, tous membres du CBSP faisaient partie de la flottille et on ne compte heureusement aucune victime. Nous avons des nouvelles au compte goutte mais nous savons déjà que certains d’entre eux ont été directement expulsés, d’autres sont actuellement incarcérés. Nous sommes évidemment soulagés même si nos pensées vont d’abord aux victimes.
Le CBSP est-il habitué de ces missions humanitaires vers Gaza ?
Oui, bien sûr. Nous organisons régulièrement des missions avec pour unique but d’apporter des matériaux vitaux pour les Gazaouis. Mais les exigences israéliennes et égyptiennes sont très contraignantes et nous sommes habitués aux coups durs. Pourtant nous atteignons là des niveaux de violence et d’intolérance inconnus. Comment peut-on s’en prendre à des militants humanitaires désarmés ?
Que transportait exactement cette flottille humanitaire ?
Dans ce cas précis il s’agissait principalement de maisons préfabriquées, car vous n’ignorez pas que les Gazaouis vivent principalement dans des camps. Je précise qu’il s’agissait de maisons en plastique, sans béton, afin de répondre aux exigences israéliennes.
Pourquoi avoir choisi la voie maritime plutôt que le transit par l’Egypte ?
Symboliquement ; il nous paraissait important, outre les délais, de montrer que la raison humanitaire devait l’emporter sur la raison guerrière caractérisée au plan maritime par le blocus. Bien sur nous pensions que les bateaux pouvaient être arraisonnés, mais jamais nous n’aurions imaginé qu’ils puissent être attaqués et que des militants humanitaires puissent être tués !
Quelles actions comptez-vous intenter pour dénoncer cette attaque israélienne, et comment la caractériseriez-vous ?
Il s’agit purement et simplement de piratage puisque cette attaque a eu lieu dans les eaux internationales. Piratage qui s’apparente à du terrorisme si souvent et si facilement dénoncé par l’Etat israélien. Nous avons rendez-vous au ministre des affaires étrangères où nous entendons protester solennellement contre une attaque qui a visé des ressortissants Français, en violation du droit international, et nous envisageons également de saisir le Tribunal Pénal International. Mais c’est évidemment sur le terrain que nous entendons d’abord répondre, en poursuivant et en intensifiant notre aide humanitaire.