Genève, 3 juin. – Réponse au lecteur judéo-chrétien qui nous édifie en affirmant sans détour qu’il existe manifestement un abîme entre «islam» et «chrétienté», entre Coran (combat) et valeurs judéo-chrétiennes (aime ton prochain)! (voir «Tribune» du 26 mai). Voici deux passages tirés de la Bible :
On lit dans l’Evangile de Luc: «Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les en ma présence» (Luc, chapitre XIX, verset 27). Et dans la Tora: «Quand tu t’approcheras d’une ville pour la combattre, tu lui feras des propositions de paix. Si elle te répond: «Faisons la paix», et si elle t’ouvre ses portes, tout le peuple qui s’y trouve sera astreint à la corvée pour toi et te servira. Mais si elle ne fait pas la paix avec toi, et qu’elle engage le combat, tu l’assiégeras; le Seigneur ton Dieu la livrera entre tes mains, et tu frapperas tous ses hommes au tranchant de l’épée» (Deutéronome, 20, 10-13).
Jugez avec moi qu’il serait malvenu de tirer de ces extraits, cités hors contexte, la conclusion que la Tora et l’Evangile véhiculent une culture de la guerre.
Aucune volonté de dénigrement ne saurait ternir la lumière du Coran.
Hani Ramadan,
Tribune de Genève, courrier des lecteurs, 3 juin 2010