Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La démocratie pervertie

 Perspectives « journalistiquement » et politiquement correctes

Existe-t-il un parallélisme entre la lâcheté de certains hommes politiques et celle de certains journalistes?

Evidemment !

 Les deux ont le souci du nombre : les uns pour êtres élus, les autres pour être entendus, vendre du papier ou de l’information. Il existe ainsi une analogie entre le lectorat et l’électorat. La tentation du populisme vient du fait qu’il est avantageux de se conformer aux mouvements de foules, même quand ces mouvements sont aveugles.

La nation est en danger contre un ennemi : l’étranger qui nous envahit. Qu’un groupe de Roms commette des actes barbares inacceptables en tous les cas, et c’est l’ensemble des Roms qui est stigmatisé par des responsables politiques, autant que par les gros titres. On oublie qu’un criminel rom ne fait pas de tous les Roms des criminels. Mais la foule est là – lectorat ou électorat – pour désigner le bouc émissaire.

Cette même logique fait que les lobbies qui financent la presse et les médias exercent un pouvoir démesuré sur l’information : il est politiquement correct de considérer que la colonisation sioniste est légitime, et que la résistance palestinienne est une forme de terrorisme.

Un journaliste qui dirait ouvertement le contraire – ou un homme politique qui afficherait son opinion avec courage –  verrait son audience baisser, et ne pourrait que constater sa relégation dans une opposition marginale aux idées farfelues et originales, ou perdre tout crédit auprès de lecteurs qui attentent de la presse qu’elle se fasse l’écho de leurs angoisses entretenues par l’ignorance, l’émotion et les vociférations.

Le nombre parfois contredit la vérité.

Cela s’est vu dans l’Allemagne nazie. Mais le nombre représente la valeur marchande qui soumet les humains à l’adoration du Veau d’or. Et cela est observable aujourd’hui dans une forme d’islamophobie qui grandit, qui sert de fond commun à la presse nationale et à une société qui fait passer les couleurs de son drapeau avant les valeurs simplement humaines.

Le nombre est assassin.

Quand il n’est pas orienté par l’adoration du Dieu de tous les hommes.

 

 Hani Ramadan

Les commentaires sont fermés.