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Attiser l’islamophobie

Requiem pour une presse cannibale

Deux choses sont perçues par les musulmans du monde entier comme étant particulièrement belles : le jeûne du ramadan, qui est un mois de privation et de partage ; et la conversion d’un non-musulman à l’islam, qui  signifie pour eux qu’une âme a enfin trouvé le sens de sa vie.

Malheureusement, certains journalistes romands s’intéressent à ces deux événements sous un angle complètement différent.

Dans la Tribune de Genève du 9 août 2013, au lendemain de la fête de la rupture du jeûne, Madame Isabel Jan-Hess a trouvé opportun de nous servir un article au titre révélateur : « Difficile de ne pas jeûner dans un pays musulman. » Et dans l’encadré : « Sous couvert de la charia, la répression se généralise. » Décidément, il n’y a pas que la nébuleuse des terroristes supposés qui est dangereuse. Même la prescription du jeûne doit être perçue désormais comme génératrice d’oppression. Bien sûr, la journaliste a omis de reconnaître qu’au milieu d’une communauté qui jeûne, la simple bienséance et la solidarité humaine commandent aux autres de manger avec un peu de discrétion. Même les touristes en pays musulmans le font instinctivement et par respect. Tout comme ce n’est pas renoncer à ses convictions laïques que de se déchausser quand on visite une mosquée. Par conséquent, il est extrêmement facile de ne pas jeûner dans un pays musulman, quand on est poli. Il n’est par contre pas très délicat de prendre le parti des provocateurs.

Dans l’Hebdo de la semaine du 8 août (décidément bonne fête à tous !), Antoine Menuisier nous envoie de Paris des nouvelles alarmantes. Gros titre : « Les convertis à l’Islam : passions à risques » Et dans l’encadré, il nous explique que les convertis « embrassent généralement aussi des « combats », dont certains peuvent conduire à des extrémités. » Et d’introduire le sujet : « Enquête en France ». Bigre ! Il est presque question de criminalité…Plus une photo montrant des musulmans priants dans la rue à l’occasion de la fin du ramadan. On ressort de la lecture de cet article avec l’idée que les convertis sont potentiellement dangereux. Une enquête objective aurait cependant montré que ceux qui choisissent d’embrasser l’islam constituent  un vaste éventail comprenant des intellectuels, des artistes, des hommes de science et de tout horizon. Et aussi que les femmes sont les plus nombreuses à adhérer à la foi musulmane.

Hélas, voilà ce que l’on retient d’une pratique qui invite au détachement et à l’élévation spirituelle !

Voilà ce qu’il faut comprendre d’un acte authentique qui conduit l’homme à Dieu !

Requiem pour une presse cannibale qui nourrit l’islamophobie et qui s’en nourrit.

 

 

Hani Ramadan

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