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Bonne fête à tous!

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Genève. Fête musulmane à Palexpo 28 juillet 2014

Remarquable sermon du Shaykh Sa‘îd al-Qahtânî devant une foule nombreuse:

 

Sermon de la fête de la rupture du jeûne

Louange à Dieu, Maître des univers.

Nous témoignons qu’il n’y a de dieu que Dieu et que Muhammad (paix et salut sur lui) est le Messager de Dieu.

Il a ordonné au jeûneur de Le glorifier à la fin du mois de jeûne : « Et quiconque est malade ou en voyage, (qu'il jeûne) un nombre égal d'autres jours. Dieu veut pour vous la facilité, et Il ne veut pas pour vous la difficulté, et afin que vous complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur de Dieu pour vous avoir guidé. » (Coran, 2,185)

Nous proclamons la grandeur de Dieu à tous les moments de notre vie.

Pendant l’appel à la prière, nous disons Allâhu Akbar (Dieu est plus Grand)!

Quand nous entrons dans la prière, nous disons Allâhu Akbar !

Lorsque nous changeons de position entre les éléments constitutifs obligatoires de la prière, nous disons Allâhu Akbar !

Lorsque nous tournons autour de la Ka‘ba, nous disons Allâhu Akbar !

Lorsque nous nous déplaçons entre as-Safâ et al-Marwâ, nous disons Allâhu Akbar !

Lorsque nous luttons pour défendre une juste cause, nous disons Allâhu Akbar !

Une proclamation de la grandeur de Dieu qui empli nos cœurs de vénération pour notre Créateur. Afin que tout serviteur sache que personne ne peut se hisser au-dessus de Dieu, et que personne n’est plus grand que Lui, de sorte qu’il n’adore que Lui, qu’il ne craigne que Lui, qu’il n’invoque que Lui, qu’il ne demande qu’à Lui de lui donner enfants, subsistance et santé.

 

Afin qu’il sache que le pouvoir n’appartient qu’à Dieu.

 

Lorsque le cœur est empli de cette dévotion et de cette glorification, le monde s’amenuise devant lui avec tout ce qu’il comprend, avec les « grands de ce monde », avec ses rois, avec leurs trônes et leurs biens. Tous, devant la grandeur de Dieu, ne sont que poussière.

 

Allâhu Akbar ! Allâhu Akbar ! Allâhu Akbar !

 

Aujourd’hui est un jour de fête et de joie. Oui, mais pour celui qui se réjouit du bienfait que représentent l’accomplissement du jeûne et de la prière, et le pardon du Seigneur !

Le mois de Ramadan est une école pour toutes les générations.

Combien y a-t-il de jeûneurs et d’officiants bienfaisants qui ont adoré leur Seigneur pendant ce mois, et pour qui  la fête en ce jour est une occasion de prendre un nouveau départ, de cheminer vers l’agrément de Dieu, Glorifié et Exalté soit-Il, et de se hâter vers le Paradis en répondant à Son appel dans le Coran : « Empressez-vous d’obtenir un pardon de votre Seigneur et de gagner un Paradis large comme les cieux et la terre, préparé à l’intention de ceux qui craignent (Dieu). » (Coran, 3, 133)

 

Mes chers frères et sœurs en Islam,

 

Tout comme celui qui s’est conformé à la volonté divine pendant le mois de Ramadan reçoit sa récompense aujourd’hui, il en va de même de nos vies : celui qui s’y sera conformé à la volonté de Dieu, combien sera grande sa récolte le Jour où il rencontrera son Créateur!

« Le jeûneur, dit notre Prophète (paix et salut sur lui) connaît deux joies : une joie au moment de la rupture de son jeûne, et une joie quand il rencontrera son Seigneur. »

En réfléchissant et en méditant, tu verras que ce mois de Ramadan est à l’image de la vie de l’homme, cette vie sur laquelle chacun sera interrogé, comme nous l’a enseigné notre Prophète (paix et salut sur lui) : « Les deux pieds du serviteur ne bougeront pas au Jour de la résurrection jusqu’à ce qu’il soit interrogé sur quatre éléments : sur sa vie, comment  l’a-t-il épuisée ? Sur sa jeunesse, comment  l’a-t-il consumée ? Sur son bien, d’où l’a-t-il acquis et comment l’a-t-il dépensé ? Et sur son savoir, qu’en a-t-il fait ? » (At-Tabarânî, al-Bazzâr)

 

Il y a de nombreuses similitudes entre le temps du Ramadan et le temps de nos vies, dont nous pouvons tirer des enseignements précieux :

 

1)    Le mois de Ramadan à un début et une fin. Voici qu’il s’achève aujourd’hui. Il en va de même de nos vies : elles auront une fin. Ce qui doit conduire le serviteur à se préparer à cette échéance, en présentant les œuvres qui conviennent, afin de ne pas se désoler au terme de son existence sur terre, comme le Coran l’indique en rapportant les paroles des malheureux lorsque vient la mort : « Mon Seigneur ! Fais-moi revenir sur terre, afin que j’accomplisse quelques bonnes actions dans ce que j’avais négligé de faire. » (Coran, 23, 99-100)

 

2)    Le mois de Ramadan est passé rapidement. Il en va de même de la vie de chacun d’entre nous, et l’homme ne s’en rend vraiment compte que lorsqu’elle arrive à son terme.

 

3)    Le Ramadan est une occasion limitée dans le temps, qui  ne peut être compensée, même si l’homme vit un autre Ramadan : il a manqué définitivement cette occasion, parce que le Ramadan suivant comprend lui-même ses propres obligations. Il en va de même de la vie, son temps est limité, et ce qui en est passé ne peut être compensé : chaque action entreprise est liée à un temps déterminé, et chaque heure de la vie d’un être humain comprend l’œuvre qui lui est propre.

 

4)    Le fruit véritable du Ramadan est de saisir l’opportunité qu’il présente d’obéir à Dieu. Il en va de même de la vie, son fruit véritable est de saisir l’opportunité qu’elle présente d’obéir à Dieu.

 

5)    Pendant le mois de Ramadan, beaucoup d’entre nous ont trouvé le temps de s’adonner au culte et à l’adoration de Dieu, malgré l’abondance de leurs occupations. Il doit en aller de même pour le reste de la vie, malgré l’abondance des préoccupations mondaines : si le serviteur veut vraiment l’au-delà et en fait sa finalité, il trouve le temps pour s’adonner à l’adoration et pour se rapprocher d’Allah, - Exalté soit-Il.

 

6)    Les actions du mois de Ramadan par lesquelles l’homme se rapproche de Dieu et auxquelles il s’habitue sont les plus pures et les plus nobles actions sa vie durant, et les plus utiles au serviteur en ce monde et dans l’au-delà :

 

*Le jeûne est une œuvre cultuelle qui nous apprend la sincérité vis-à-vis de Dieu, sincérité qui est synonyme de la profession de foi monothéiste : lâ ilâha illa -Llâh (il n’y a de dieu que Dieu).

 

*Le jeûne ne se limite pas au mois de Ramadan. D’autres formes de jeûne sont recommandées : le jeûne des six jour de Shawwâl, le jeûne de ‘Arafa pour qui n’est pas en pèlerinage, le dix du mois de ‘Âshûrâ’, le lundi et le jeudi ainsi que les 13, 14 et 15 des mois lunaires.

 

*Le jeûne est l’une des causes qui ouvrent à l’adorateur les portes du Paradis. C’est même l’une de ses portes appelée ar-Rayyân : la désaltérante. Elle n’est ouverte qu’au jeûneur.

 

*Il y a la prière obligatoire et surérogatoire.  Et parmi les œuvres qui nous rapprochent de Dieu, il y a bien entendu la prière de la nuit, qui accompagne le jeûne, et qui constitue le meilleur office après l’office obligatoire. Un homme demanda au Prophète (000) ce qui fait entrer au Paradis. Il lui répondit (paix et salut sur lui) : « Tu dois te prosterner abondamment. »

 

*Il y a la lecture du Coran, qui constitue l’œuvre la plus méritoire qui purifie le cœur, qui conduit à un comportement moral exemplaire, qui renforce la foi et fait croître les bonnes œuvres. Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Le Coran et le jeûne intercéderont en faveur du serviteur au Jour de la résurrection.

 

Le jeûne dira : « Ô Seigneur ! Je l’ai privé de boisson et de nourriture pendant le jour. Fais que j’intercède en sa faveur ! » Le Coran dira : « Ô Seigneur ! Je l’ai privé de sommeil pendant la nuit. Fais que j’intercède en sa faveur ! » L’autorisation de l’intercession leur sera alors donnée.

 

*Il y a la pratique de l’évocation de Dieu (le dhikr). Dieu dit dans le Coran : « Souvenez-vous de Moi, Je Me souviendrai de vous. » (Coran, 2, 152) C’est l’une des pratiques les plus facile à réaliser, et qui comprend cependant la plus grande récompense. Comme le fait de dire : « Gloire à Dieu,  subhâna -Llâh, Louange à Dieu, al-hamdu li - Llâh, il n’y a de dieu que Dieu, lâ ilâha illa -Llâh, Dieu est plus Grand, Allâhu Akbar. » Le Coran dit : « Ceux et celles qui évoquent Dieu beaucoup ; Dieu a préparé pour eux un pardon et une immense récompense. » (Coran 33,35)

 

*Parmi les œuvres les plus méritoires, il y a la piété : « Ô vous qui avez cru ! Le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés. Peut-être craindriez-vous Dieu ! » (Coran, 2, 183) La piété consiste à s’abstenir de transgresser les interdits, à s’efforcer de vivre dans l’obéissance à Dieu, et cela est l’une des leçons du mois de Ramadan. Celui qui pendant ce mois s’est abstenu de consommer ce qui est licite en dehors de ce mois, combien à plus forte raison lui est-il demandé de s’abstenir de tout ce qui est illicite sa vie durant : la fornication, la consommation du vin, le vol et l’injustice, l’indécence, ainsi que tout ce que Dieu a déclaré illicite.

 

*Le Ramadan est aussi une école de bonnes mœurs. Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Celui qui ne laisse pas la parole mensongère et le fait d’agir trompeusement, Dieu n’a nul besoin qu’il délaisse boisson et nourriture. » Par l’édification du comportement moral, l’adorateur suit la voie qui lui permet d’obtenir l’agrément divin, et d’augmenter la pesée de ses bonnes actions. Comme cela est rapporté dans la tradition authentique, le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) a dit : « Rien ne peut être mis dans la balance qui puisse être plus lourd que la bienfaisance de caractère. » Ces qualités s’appellent la sincérité, la loyauté, la miséricorde, l’équité que l’on s’impose à soi-même, le fait de s’écarter des défauts qui s’appellent  le mensonge, la tricherie, l’iniquité et la dureté. Qualités morales dont le musulman doit se parer vis-à-vis de tous les êtres humains, le Prophète (paix et salut sur lui) ayant dit : « Crains Dieu où que tu sois. Et fais suivre la mauvaise action d’une bonne action, elle l’effacera. Et comporte-toi de bonne façon avec les gens. »

 

Parmi ces qualités de comportement que le croyant doit mettre en pratique sa vie durant, il y a le fait de se préoccuper des soucis de ses frères, de leur tristesse. La faim nous rappelle le ventre creux des pauvres et des nécessiteux, et ainsi sont éveillés en nous les facteurs qui nous entraînent à faire le bien et à nous montrer généreux. Nous devons aussi répandre la miséricorde autour de nous, être bienfaisants envers nos parents, nos proches, nos voisins et nos semblables.

 

*Parmi les œuvres du Ramadan, il y a encore l’aumône, qui doit entrer dans tes projets de vie et qui constitue ton assurance pour le futur. Nous aimons les biens. Comment donc pouvons-nous être amenés à les perdre en les laissant derrière nous ? Nous devons au contraire avoir le souci d’en retrouver la récompense devant nous, dans l'au-delà, ce qui ne peut être obtenu  que par les aumônes, la générosité et la bienfaisance.

 

Celui qui vit sa vie durant comme il a vécu pendant le Ramadan, le jour de sa plus grande fête sera le Jour où il rencontrera son Seigneur.

 

Nous demandons à Allah qu’Il fasse de cette école du Ramadan pour nous tous, une école de vie notre vie entière.

 

Qu’Il apporte Son Secours à nos sœurs et nos frères opprimés en Palestine, en Syrie, en Egypte, en Birmanie, en Centre Afrique, en Chine et ailleurs.

 

Qu’Il libère nos prisonniers, protège les veuves et les orphelins, reçoive en Sa Miséricorde nos martyrs, et renverse les tyrans et leurs armées.

 

Allâhumma âmin !

 

Qu’Allah accepte nos œuvres et les vôtres !

 

 

 

 

 

 

 

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