Voici deux très beaux poèmes que m’a remis Madame Hania al-Mawri.
Bonne lecture !
Au seuil du retour.
Quand je serai plus près de la tombe
Que du berceau,
Que mes cheveux jadis noir corbeau
Revêtiront la robe de la blanche colombe,
Que mon front, si fier à vingt ans, pliera sous le poids de l’âge,
Me souviendrai-je…
De mon bonheur de mère,
De mon cœur alarmé,
Inquiet pour un retard,
Mes yeux mouillés, émus de vos regards.
Me souviendrai-je…
Du tort que l’on m’a fait, en vain.
Des blessures,
Des mots durs,
Et des silences assassins.
Aurai-je tout pardonné,
Serai-je encore touchée
Par les cerisiers en fleurs,
Le parfum du jasmin, la couleur
De l’huile d’olive, qui fait pâlir l’or.
La beauté de l’aurore.
L’innocence de l’enfance,
Royaume où l’insouciance
N’est pas encore coupable,
Où naïvement, l’on amalgame réalités et fables.
Aurai-je les mêmes émotions
Ou seront-elles, tel mon regard,
Délavées par la succession
Des hivers.
Je veux conserver en mémoire
Vos mots doux, vos gestes tendres,
Vos questions désarçonnantes, vos éclats de rires,
Votre amour, ma béquille, mon secours
Au fil des années et en vue des vieux jours.
Mon bonheur sur cette terre fut peu coûteux.
Un livre, un arbre
Et le ciel bleu
Dans vos yeux pieux.
Mes enfants, souhaitez-moi un cœur
Léger, sans rancœur,
Purifié, avant de rendre l’âme,
Avant la rencontre sublime
Dans l’Unique Demeure…
Espérant le pardon de notre Créateur.
Ne plus maudire…
C’est par la plume que je m’adresse à toi.
Pour te dire ma résolution, un jeûne perpétuel
Pour purifier le verbe et voguer sur la Voie.
Pour dompter les écarts, telle une sentinelle
Je veillerai sans relâche à ne dire que le bien.
A choisir le silence quand celui-ci s’impose.
A rayer pour toujours les moqueries moroses,
Les vilénies et médisances. Ne plus parler de tout…pour rien !
Organe du goût et de l’éloquence,
Qui mène à la victoire ou à la déchéance,
Je t’ordonne la voie de la sincérité,
Sois donc une extension du nid de l’espérance,
Ce cœur qui contient les lumières de la piété.
Invoque par Ses Noms Sublimes ton Seigneur.
Sans regrets, détourne-toi des futiles discussions.
Psalmodie le Saint Livre avec délectation,
Fait vibrer cette âme perfectible, atteindre le bonheur,
En louant la Grandeur de ton Educateur !