MUHAMMAD (que Dieu lui accorde bénédiction et paix)
Les valeurs morales ne changent pas, ni avec le temps, ni selon les lieux ou les personnes.
Ces valeurs sont une pour les pauvres comme pour les riches, pour les faibles comme pour les puissants. Il n’est pas juste, en Islam, de louer ceux qui ont le pouvoir et les riches, et de mépriser ceux qui sont démunis et les pauvres.
Par douceur et par bonté, Abû Bakr – que Dieu soit Satisfait de lui – aidait les gens faibles à traire leurs brebis. Lorsqu’il devint Calife et occupa un haut rang, il ne changea pas son attitude. Il entendit une jeune femme dire : « Aujourd’hui, il ne traira pas pour nous nos brebis » Abû Bakr répondit : « Au contraire, je vais certainement le faire pour vous. »
C’est ce même Abû Bakr, qui après la mort du Prophète, allait à pied, accompagnant au moment de son départ l’armée dirigée par Usâma – que Dieu soit Satisfait de lui –, alors que ce dernier était sur sa monture. Usâma lui dit : « Ô successeur du Messager de Dieu (que Dieu lui accorde bénédiction et paix), il te faut monter, ou alors je descendrai, moi, de ma monture. » Abû Bakr lui dit : « Non, par Dieu ! Tu ne descends pas et je ne monte pas. En quoi me serait-il pénible de voir mes pieds se couvrir de poussière une heure dans la voie de Dieu ? »
Le Coran affirme : « La bonne action et la mauvaise ne sont pas égales. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. » (Coran, 41, 34)
Les valeurs morales ne changent donc pas avec le temps. Le bien restera le bien à tout jamais, et le mal restera le mal pareillement. La vertu restera la vertu jusqu’au Jour de la résurrection. Le fait, par exemple, pour une femme, de s’exposer et de se dénuder dans un lieu public sera toujours un mal et une forme d’avilissement. Il ne se transformera pas avec le temps pour devenir un signe de progrès, d’élévation et de libération. Cela n’est envisageable que si l’on renverse les valeurs morales et si l’on perd le sens de la mesure.
Mes frères et sœurs en Dieu,
On ne peut parler de morale en Islam, sans bien entendu évoquer l’exemple du Prophète (que Dieu lui accorde bénédiction et paix). C’est par le Coran que le Prophète a parfait son éducation, et c’est par le Coran qu’il a éduqué ses Compagnons.
Tu peux lire et parcourir l’histoire des Chefs d’Etat, des dignitaires et des personnages illustres de l’histoire : nul n’est comparable au Messager de Dieu, lorsque tu considères son comportement moral exemplaire avec les enfants et les domestiques, avec les pauvres et les riches, dans la rue et au marché, avec l’épouse et la progéniture. Il était (que Dieu lui accorde bénédiction et paix) le meilleur des hommes, le plus généreux et le plus courageux. Toujours aimable, d’un tempérament doux et agréable. Il n’était ni violent, ni dur. Il ne vociférait jamais ni ne tenait des propos indécents. Jamais il n’adressait un blâme ou un éloge de façon excessive. Il se rendait lui-même au marché pour acheter ce dont il avait besoin. Il réparait ses sandales, rapiéçait ses vêtements, mangeait avec les domestiques et s’asseyait avec les pauvres. Il marchait au côté de la veuve et de l’orphelin.
At-Tirmidhî rapporte que ‘Abd-Allâh Ibn Salâm – que Dieu soit Satisfait de lui – a dit : « Lorsque le Messager de Dieu vint à Médine, les gens se précipitèrent autour de lui et on disait : « Le Messager de Dieu est venu ! Le Messager de Dieu est venu ! Le Messager de Dieu est venu ! » Je vins au milieu des gens pour le voir. Lorsque je pus distinguer le visage du Messager de Dieu (que Dieu lui accorde bénédiction et paix), je sus que ce n’était pas le visage d’un menteur. La première chose qu’il ait dite était : « Ô gens ! Répandez le salut ! Nourrissez le pauvre ! Priez alors que les gens dorment ! Vous entrerez en paix au Paradis. »
Alors qu’il était un chef respecté, alors que Dieu l’avait élevé à lui pendant l’Ascension nocturne, alors qu’il recevait la Révélation, il restait modeste. Un bédouin vint à lui. Le Messager de Dieu portait un manteau dont les bords étaient faits d’un tissu grossier. Il le saisit par le vêtement qui laissa une trace sur le cou du Prophète. Puis le bédouin lui dit avec dureté, s’adressant au plus noble des Messagers : « Ô Muhammad, ordonne que me soit donné quelque chose du bien de Dieu qui est avec toi. » Le Prophète (que Dieu lui accorde bénédiction et paix) se tourna vers lui en souriant, et ordonna qu’on lui donnât quelque chose. (Al-Bukhârî)
Observez sa clémence, lorsqu’il revint à La Mecque en conquérant, tenant ceux qui l’avaient persécuté et chassé à sa merci. Il entra à La Mecque en baissant la tête, s’humiliant devant le Tout-Puissant, et se comportant avec la plus grande modestie.
« Que pensez-vous que je vais faire de vous ? », demanda-t-il aux polythéistes de La Mecque qui l’avaient combattu pendant des années. Ils répondirent : « Tu es un noble frère, et le fils d’un noble frère ! » Le Prophète dit alors : « Allez ! Vous êtes les affranchis (vous êtes libres) ! » Jamais le Prophète ne s’est vengé pour lui-même. Il ne luttait que pour défendre les principes sacrés de la foi musulmane.
Observez quelles étaient les nombreuses responsabilités du Prophète (que Dieu lui accorde bénédiction et paix), constamment soucieux du sort de sa communauté, s’occupant des siens et dirigeant un Etat. Malgré cela, ‘Abd-Allâh Ibn Al-Hârith affirmait : « Je n’ai pas vu quelqu’un sourire plus que le Messager de Dieu (que Dieu lui accorde bénédiction et paix). (At-Tirmidhî) Il traitait avec bienfaisance les enfants, en disant par exemple à l’un d’eux : « Ô Abû ‘Umayr, qu’a fait le petit rossignol ? » (Al-Bukhârî) Il se mêlait à ses Compagnons et plaisantait avec eux, traitant avec bonté leurs enfants, répondant à l’invitation du serviteur et du pauvre, rendant visite aux malades dans la partie la plus éloignée de Médine. Il acceptait les excuses de qui s’excusait.
Que sont nos soucis en comparaison des soucis du Prophète ? Lorsque l’un d’entre nous est touché par un quelconque malheur, il se renfrogne dans sa tristesse. Mais lui, le Messager de Dieu, malgré les épreuves qu’il n’a cessé de subir, souriait.
Dans son cœur, il y avait le savoir et la patience. Son caractère était celui d’un homme sociable et charitable. Sa nature était douce, aimable et conciliante. Il était d’une générosité sans limite.
Anas a dit : « Une quelconque servante de Médine venait prendre la main du Messager de Dieu (que Dieu lui accorde bénédiction et paix) et le conduisait là où elle voulait. » (Al-Bukhârî)
Ibn Mâja rapporte que lorsqu’il recevait un homme et qu’il lui serrait la main, il ne la retirait pas avant que l’autre ne retirât sa main.
La question qui se pose à présent, mes frères et sœurs en Islam, est la suivante : Qu’en est-il de nous par rapport à ce modèle ?
Soyons francs, mes frères et sœurs en Islam : nous nous contentons le plus souvent d’évoquer ces paroles et cet exemple, sans vraiment les suivre. Nous devons apprendre quelles étaient ces qualités du Prophète, et nous devons le prendre pour modèle. Nous devons les enseigner à nos familles et à nos enfants. Nous devons leur inculquer ces valeurs sur lesquelles doit reposer leur éducation. En parlant de Son Messager (que Dieu lui accorde bénédiction et paix), Dieu a dit : « Tu es certes d’un caractère éminent. » (Coran, 68, 4)
Et Dieu nous a montré le chemin en disant : « Il y a certes pour vous, dans le Messager de Dieu, un excellent modèle à suivre, pour quiconque espère en Dieu et au Jour dernier, et évoque Dieu fréquemment. » (Coran, 33, 21)
Nous demandons à Dieu qu’Il guide nos cœurs et nous rende meilleurs. Allâhumma âmîn !