Le Professeur Tariq Ramadan est incarcéré depuis le 2 février 2018 à Paris.
Aujourd’hui, les membres de sa famille adressent en urgence ce communiqué afin de faire part de leur inquiétude et des points suivants :
Tariq Ramadan a le droit de bénéficier de la présomption d’innocence. Cela suppose un traitement égal à celui de plusieurs personnalités françaises, qui vivent actuellement en liberté, bien que poursuivies pour des accusations de viol.
Tariq Ramadan nie catégoriquement toutes les accusations portées contre lui et s’est présenté de lui-même pour prouver son innocence et n’a jamais eu l’intention de fuir ni d’exercer de quelconques menaces à l’encontre de ses accusatrices. Il a toujours déclaré son intention de suivre toutes les voies légales pour faire valoir ses droits et laver son honneur. Refuser sa liberté provisoire sous prétexte de récidive suppose une prise en compte de sa culpabilité avant même un jugement équitable et contrevient au principe de la présomption d’innocence. Contrairement à ce qui a été colporté, précisons ici que Tariq Ramadan ne possède aucun autre passeport que le passeport suisse.
Tariq Ramadan a été maintenu dans des conditions carcérales inadmissibles : aucune visite pendant 45 jours, aucun accès à son dossier et à son courrier, et dans un isolement total. Manifestement la volonté et l’objectif sont de briser l’homme!
Plus inquiétant encore, l’état de santé de Tariq Ramadan s’aggrave de jour en jour en prison, où il est suivi à Fresnes par une Doctoresse spécialiste en réadaptation qui lui administre des médicaments contre la douleur. Elle n’est pas neurologue et n’est pas habilitée à s’exprimer sur l’évolution de la maladie et le traitement à adopter en ce qui concerne les pathologies dont il souffre depuis 2014 : une sclérose en plaques et une neuropathie d’origine inconnue.
Malgré la remise de certificats médicaux et le fait que 9 médecins spécialistes ont attesté que Tariq Ramadan est bien atteint d’une sclérose en plaques, et malgré l’avis du médecin-chef de Fleury-Mérogis, le Docteur Farid Mehareb, qui a déclaré que son état de santé était incompatible avec son incarcération, il reste enfermé dans un milieu où il ne peut être soigné correctement. Ainsi, sa santé se détériore rapidement avec des conséquences qui peuvent s’avérer irréversibles.
Par ailleurs, Monsieur Olivier Gagnebin, Consul suisse à Paris, que nous tenons à remercier, a rendu visite à Tariq Ramadan le 26 mars 2018 à l’hôpital carcéral de Fresnes où il a été transféré. Il l’a trouvé « très éprouvé avec des difficultés à se mouvoir ». Entré en prison debout, Tariq Ramadan a aujourd’hui perdu partiellement l’usage de ses membres inférieurs et de son bras droit. Il souffre de maux de tête insupportables.
Tel est le résultat de mesures excessives qui visent une personnalité qui a le droit à la présomption d’innocence. Le fait qu’il n’a pas accès à un traitement adapté entraînant de la souffrance est une forme de torture.
Nous demandons donc en toute urgence que Tariq Ramadan puisse bénéficier d’un traitement digne et de soins lui permettant d’assurer véritablement sa défense et considérons que son maintien en prison ne se justifie en aucune façon.
Pour les membres de la famille Ramadan,
Dr Aymen RamadanNeurochirurgien FMH Genève, le 10 avril 2018Tél : +41792023311