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Quand le FIGARO refuse de corriger les erreurs de Barbara Lefebvre, qui ment à propos du Coran

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Journal qui diffuse délibérément des mensonges sur le Coran, avec l’appui de sa rédaction en chef

Bien que nous nous soyons adressés depuis le début de l’année à la rédaction en chef du Figaro ainsi qu’aux responsables de son service juridique, nous avons reçu invariablement le refus de publier cette réponse à Barbara Lefebvre. Cette dernière attribue au Coran des éléments qui montrent que non seulement elle ne sait pas de quoi elle parle, mais qu’elle fonde son argumentation sur des erreurs et des mensonges.

Le Figaro aurait dû à l’évidence publier nos rectifications factuelles pour relever ces aberrations, mais il semble que ce journal, censé véhiculer une information fiable, verse définitivement dans la propagande sioniste et la propagation de la haine de l’Islam – que sert systématiquement Barbara Lefebvre sur les plateaux de télévision – , avec ses agents qui sont mis en avant par des médias orientés, subordonnés au pouvoir de l’argent.

Extrait de notre réponse :

Barbara Lefebvre se penche également sur la part d’antisémitisme qu’elle croit pouvoir déceler dans le Coran. Elle dénonce le « Coran médinois qui appelle à tuer ces « chiens de yahoudi » (chiens de juifs) » ! Or, nulle part dans le Coran on ne trouve une telle expression. Elle prétend que le Coran décrit les juifs en des termes très négatifs « en racontant qu'Ezra aurait volontairement falsifié la Torah lors de son passage à l'écrit pour substituer Ismaël à Isaac dans l'épisode de la ligature et dès lors capter l'héritage abrahamique et la primauté de l'Alliance divine. » Nulle part dans le Coran, il n’est question de cette falsification d’Ezra !

Pourquoi donc le refus de livrer aux lecteurs cette correction ? La communauté musulmane ne mérite-t-elle pas le respect ?

Voici le texte intégral de notre réponse :

De l’analogie entre juifs et musulmans, et de la concurrence victimaire

Lors d’un rassemblement donné le 12 décembre 2021 à Perpignan, Anne Hidalgo a déclaré que « le langage des années 30 qui honnissait l'étranger, qui exaltait la haine des juifs », est de nos jours « appliqué » aux musulmans de France.
Propos qui ont engendré une vaste polémique, une série de personnalités estimant cette comparaison infondée, voire scandaleuse.

FIGAROVOX/ANALYSE a republié à cette occasion le 13 décembre 2021 un article de Barbara Lefebvre, dont la première parution datait du 3 juillet 2017.

Dans cet article, l’auteure commence en reprenant l’un de mes tweets : « le nazisme n’a pas disparu : il a seulement remplacé le juif par le musulman », pour en dénoncer le caractère « indigne ». Elle s’en prend ensuite à tous ceux qui établissent une pareille analogie, dont Dalil Boubakeur, ex-recteur de la Grande Mosquée de Paris ; Edwy Plenel, qui pourtant montre clairement que les mécanismes de l’islamophobie aujourd’hui rappellent de façon saisissante ceux de l’antisémitisme des années 30 ; et encore Marwan Muhammad, qui ose un parallèle entre l’Allemagne des années 30 et la France des années 2010.

Ce dernier ne serait qu’une victime de l’influence des frères Ramadan, petits-fils du fondateur de « la Confrérie » des Frères musulmans. Et de souligner : « En matière de nazisme et d'antisémitisme, Ramadan sait de quoi il retourne : les proximités idéologiques et financières entre la Confrérie et le IIIè Reich ont été démontrées par nombre d'historiens. » Or, d’une part, l’organisation des Frères musulmans n’est pas une « confrérie » ; et d’autre part, mon grand-père, Hassan al-Bannâ, cultivait ouvertement le plus profond mépris pour le nazisme et le fascisme, des idéologies reposant sur l’idée d’une supériorité raciale ou tribale, notions qui sont étrangères à la doctrine musulmane. Il dénonçait les persécutions dont les juifs étaient victimes, mais il ajoutait que ceux-ci ne devaient pas se rendre justice en persécutant les Palestiniens à leur tour !  Les historiens qui ont cherché à établir un lien entre la folie d’Hitler et Hassan al-Bannâ n’ont fait que répéter des mensonges. Un mensonge répété devient une vérité pour ceux qui l’entendent : c’est là l’une des clés de la propagande, que le sionisme a tout intérêt à faire sienne pour diaboliser la résistance palestinienne.

L’analogie entre juifs et musulmans relèverait, selon Barbara Lefebvre, d’une forme de « captation victimaire au mépris de l’histoire ». Et d’ajouter plus loin dans le même article : « Ne leur en déplaise, il n’y a pas de palmarès victimaire dont il s’agirait de déloger les Juifs de la plus haute marche du podium. » C’est gentil de nous faire comprendre que les juifs n’ont pas le monopole de la souffrance, mais dans les faits et d’un point de vue médiatique, une règle d’or est établie : rien ne peut être comparé à la Shoah. Dans la presse, les médias, dans les écoles et dans les lieux de culture, rien ne doit être mis au même rang que les atrocités subies par le peuple juif. Je rappelle à Barbara Lefebvre que son discours et son refus de toute analogie s’inscrit bien dans le prolongement de l’héritage d’Elie Wiesel, qui considérait que le mystère de l’Holocauste est « incommunicable ». Comparer la souffrance subie pendant cette tragédie avec la souffrance des autres peuples constitue pour lui « une trahison absolue de l’histoire juive ». (Against Silence, 1985)

Force est de constater que le gouvernement français suit entièrement cette perspective : « Tous les racismes sont condamnables, affirmait en 2015 Gilles Clavreul - délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA) - mais le racisme anti-Arabe et anti-Noir n’a pas les mêmes ressorts que l’antisémitisme dans sa violence. Il faut être capable de dire la particularité de l’antisémitisme ». Cependant, proclamer qu’un racisme est plus fort qu’un autre, cela ne procède-t-il pas d’une forme de racisme ? Il ne s’agit pas de faire des jeux de mots, mais de nous pencher sérieusement sur un paradoxe qui trouble sérieusement la conscience d’un grand nombre de juifs vivant dans les territoires qui appartenaient jadis à leurs frères arabes.

Barbara Lefebvre avançait en 2017, pour preuve que cette analogie est infondée : « En France aujourd'hui, des Musulmans sont, à ma connaissance, libres de se constituer en association pour exprimer et revendiquer leur vision identitaire singulière comme en témoigne le CCIF ». Hélas, les faits ont démontré depuis exactement le contraire : contre l’avis d’Amnesty international, de la Ligue des droits de l'homme et d’ Human Rights Watch, le gouvernement français a rejeté le recours du CCIF contre sa dissolution le 24 septembre 2021.

Barbara Lefebvre se penche également sur la part d’antisémitisme qu’elle croit pouvoir déceler dans le Coran. Elle dénonce le « Coran médinois qui appelle à tuer ces « chiens de yahoudi » (chiens de juifs) » ! Or, nulle part dans le Coran on ne trouve une telle expression. Elle prétend que le Coran décrit les juifs en des termes très négatifs « en racontant qu'Ezra aurait volontairement falsifié la Torah lors de son passage à l'écrit pour substituer Ismaël à Isaac dans l'épisode de la ligature et dès lors capter l'héritage abrahamique et la primauté de l'Alliance divine. » Nulle part dans le Coran, il n’est question de cette falsification d’Ezra !

Comme avec Zemmour, on voit ici que toutes les approximations et informations fausses sont bonnes à prendre pour fustiger une civilisation que l’on ne connaît pas. Mais à défaut de retirer une seule lettre du Coran, qui pour les musulmans est la Parole de Dieu, ces derniers devraient inviter leurs concitoyens à gommer les discours fallacieux qui sont viscéralement habités par la haine de l’islam.

 Hani Ramadan

Directeur du Centre islamique de Genève

 

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