Saison prodigieuse
Le soleil d’avril a peine
A réchauffer mes quatre-vingt printemps.
Enveloppée de mon manteau de laine,
Voûtée sur les planches fanées d’un vieux banc,
J’envie en mon crépuscule,
La fraîche parure des cerisiers triomphants.
Pétales d’un blanc vif, radieux, éclatants,
Beauté figée, imperturbable,
Sculptée de sève et de lumière,
A tous les hommes, criant victoire,
A toutes les âmes, jetant l’espoir
D’une vie nouvelle après l’hiver…