Dans un précédent sermon, j’ai cité une parole du Prophète Muhammad (Dieu le couvre de bénédictions et de paix) : « La turpitude n’apparaît pas au sein d’un peuple, au point qu’il la pratique ouvertement, sans que se répandent les épidémies et les maux qui n’existaient pas chez ses prédécesseurs. » (Ibn Mâja, Ahmad, al-Hâkim)
Quel enseignement ?
Or, cette parole étant authentique, il est tout à fait normal qu’elle interpelle les esprits libres dans le contexte actuel. Depuis moins d’un demi-siècle, nous observons que l’on nous annonce à intervalles réguliers des nouvelles formes de pathologies, inconnues jusqu’alors. Pour certaines d’entre elles, il est évident que leur propagation peut être mise en rapport avec une sexualité débridée. Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, on parle doctement et médicalement dans ce cas de « maladies sexuellement transmissibles ». Pour d’autres maux, comme le coronavirus, il peut en aller autrement.
Cela étant, la maladie a en Islam un sens profond : elle survient comme un élément purificateur de nos péchés, ou comme une source d’élévation spirituelle, ou comme un rappel à l’humilité.
Ces observations ne nous permettent en aucun cas de considérer qu’un malade – quel que soit le mal dont il est atteint – mérite notre opprobre parce qu’il est touché par tel ou tel syndrome ! Rappelons l’exemple du Prophète Ayyûb – Job – soumis dans sa chair à de terribles souffrances, et nous donnant un exemple édifiant de patience et de confiance.
Pas de jugement donc en ce qui concerne les individus alités! Mais de la compassion, et une volonté commune de lutter par tous les moyens contre la propagation de ce virus.
Tout malade mérite notre soutien.
« En Islam, la maladie est une forme de purification. Comme le rappelle l’authentique tradition du Prophète (Dieu le couvre de bénédictions et de paix), même le fait d’être égratigné par une épine efface une partie de nos péchés. Dieu se tient ainsi aux côtés du malade, comme du pauvre et de l’affamé. Le Messager de Dieu nous a transmis ce merveilleux hadith :
« Dieu -Exalté soit-Il- dira au Jour de la résurrection :
« Ô fils d’Adam, J’étais malade et tu ne M’as pas visité ! »
L’homme répondra : « Mon Seigneur, comment aurais-je pu Te visiter alors que Tu es le Maître des mondes ? »
« Ne savais-tu pas que Mon serviteur untel était malade et pourtant tu ne lui as pas rendu visite ? Si tu lui avais rendu visite, tu M’aurais trouvé auprès de lui.
Ô fils d’Adam, Je t’ai demandé de Me nourrir et tu ne l’as pas fait ! »
« Mon Seigneur, comment aurais-je pu Te nourrir alors que Tu es le Maître des mondes ? »
« Ne savais-tu pas que Mon serviteur untel t’a demandé de le nourrir et tu ne l’as pas fait ? Ne savais-tu pas que si tu l’avais nourri tu aurais trouvé cela[1] auprès de Moi ?
Ô fils d’Adam, Je t’ai demandé à boire et tu ne M’as pas désaltéré ! »
« Comment aurais-je pu Te donner à boire alors que Tu es le Maître des mondes ? »
« Mon serviteur untel t’a demandé à boire et tu ne l’as pas désaltéré. Ne savais-tu pas que si tu l’avais désaltéré, tu aurais trouvé cela auprès de Moi ? » (Muslim)
D’autres hadiths montrent que donnant l’exemple, le Prophète (Dieu le couvre de bénédictions et de paix) visitait aussi bien le non-musulman que le musulman, et que dans chacun de ses gestes, le message de l’Islam apparaissait dans toute sa grandeur et sa beauté : répandre l’amour et la miséricorde, et œuvrer constamment pour le bien de tous. »[2]
Lire aussi cet article qui m’a été transmis :
Coronavirus : La presse américaine rend hommage au Prophète Mohammed ﷺ
Par
24/03/2020
Le célèbre hebdomadaire américain Newsweek, a consacré un article au Prophète de l’Islam ﷺ mettant à l’honneur les mesures d’hygiène et les conseils prophétiques qu’il ﷺ a transmis à l’humanité en cas de pandémie il y a plus de 1400 ans.
« La pandémie de COVID-19 oblige les gouvernements et les sources d’information à fournir les conseils les plus précis et utiles à la population mondiale, car la maladie est en effet de portée mondiale. Les professionnels de la santé sont en forte demande, tout comme les scientifiques qui étudient la transmission et les effets des pandémies.
Des experts comme l’immunologue Dr Anthony Fauci et le journaliste médical Dr Sanjay Gupta disent qu’une bonne hygiène et la mise en quarantaine, ou la pratique de l’isolement des autres dans l’espoir de prévenir la propagation de maladies contagieuses, sont les outils les plus efficaces pour contenir le COVID-19.
Savez-vous qui d’autre a suggéré une bonne hygiène et une mise en quarantaine pendant une pandémie?
Mohammed ﷺ, le prophète de l’Islam, il y a plus de 1 400 ans.
Bien qu’il ne soit en aucun cas un expert «traditionnel» en matière de maladies mortelles, le prophète Mohammed ﷺ avait néanmoins de bons conseils pour prévenir et combattre un développement comme COVID-19.
Le prophète Mohammed ﷺ a dit: « Si vous entendez parler d’une flambée de peste dans un pays, n’y entrez pas; mais si la peste éclate dans un endroit pendant que vous y êtes, ne quittez pas cet endroit. » (….)
Et si quelqu’un tombe malade ? Quel genre de conseils le prophète Mohammed ﷺ donnerait-il à ses semblables qui souffrent de douleur?
Il ﷺ encourageait les gens à toujours chercher un traitement médical et des médicaments: « Faites usage d’un traitement médical », a-t-il dit, « car Dieu n’a pas fait de maladie sans en nommer un remède, à l’exception d’une maladie – la vieillesse ».
Peut-être plus important encore, il savait quand équilibrer la foi avec la raison. (….)
Considérez l’histoire suivante, liée à nous par le savant perse du IXe siècle, Al-Tirmidhi: Un jour, le prophète Mohammed ﷺ a remarqué qu’un bédouin quittait son chameau sans l’attacher. Il a demandé au Bédouin: « Pourquoi ne pas attacher votre chameau? » Le Bédouin a répondu: « Je mets ma confiance en Dieu. » Le Prophète a alors dit: « Attachez d’abord votre chameau, puis mettez votre confiance en Dieu. »
Le prophète Mohammed ﷺ a encouragé les gens à chercher des conseils dans leur religion, mais il a espéré qu’ils prennent des mesures de précaution de base pour la stabilité, la sécurité et le bien-être de tous.
En d’autres termes, il espérait que les gens utiliseraient leur bon sens. »
[1] Cela, c’est-à-dire la récompense de ta bonne action.
[2] Extrait de mon livre : La miséricorde en Islam, éditions Tawhid, Lyon.