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Général

  • Islam, Suisse et espoir de dialogue

    Comme beaucoup de lecteurs de la Tribune de Genève (18 mars 2008), j’ai eu l’agréable surprise ce matin de voir Madame Micheline Calmy-Rey en compagnie du Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. C’est un nouvel exemple de lucidité politique qui nous est offert par notre Conseillère et ex-Présidente. Je ne pense pas que Madame Micheline Calmy-Rey se soit rendue en Iran seulement pour une question d’argent. Certes, le facteur économique est déterminant pour notre petit pays (petit par la taille, mais grand – in sha Allah – par les idées). Toutefois, elle a certainement fait savoir au Président le point de vue qui pouvait être le sien sur les questions relatives aux droits de l’homme. On applique la shari‘a dans la République d’Iran ? Très bien. Mais qui prend la peine d’engager un réel dialogue de civilisations, plutôt que de fustiger la culture que l’on ne connaît pas ? On voudrait que le martyre évident des victimes de la Shoah ne soit pas à ce point relativisé et minimisé ? Soit. Mais pourquoi ne pas opposer à la négation injustifiée les arguments historiques incontournables ?
    Car il ne suffit plus aujourd’hui de prononcer les mots « lapidation » , « amputation » ou « négationnisme »  pour dire ce qu’est un pays comme l’Iran, et ce que représente la culture musulmane dans son ensemble.
    Le contact entre cultures devrait nous permettre d’adoucir nos mœurs, de nous comprendre et – je le dis en écho à la parole de nos amis chrétiens – de nous aimer. Seules les âmes mesquines continueront à entretenir la flamme de la haine et de la division.
    Quant aux Etats-Unis qui considèrent que Berne viole l’esprit des sanctions décidées contre l’Iran, il serait préférable qu’ils relisent les différentes résolutions de l’ONU jamais appliquées par leur allié : l’Etat d’Israël.
    Quelle que soit la teneur de ses discours provocateurs, Monsieur Mahmoud Ahmadinejad n’a pas encore envahi un pays pour y semer le meurtre, le vol et la persécution. Il ne s’est pas illustré par l’action infâme qui consiste à affamer une population entière sous prétexte qu’elle a élu un gouvernement de terroristes ( entendre : de résistants). Il ne s’est pas moqué ouvertement de la figure de Moïse ou de Jésus pour blesser gratuitement le cœur des croyants juifs ou chrétiens.
    Je le répète : notre pays a trouvé dans ses représentants, Micheline Calmy-Rey et aussi Pascal Couchepin, des politiciens qui n’ont pas à recevoir de leçons et qui n’ont pas de sang sur les mains.

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  • Spiritualité musulmane : Le chant de l'oiseau

    Existe-t-il une plus belle vérité ?
    Je revenais ce matin de la mosquée après avoir accompli la prière du matin. En me rendant au bord du quai, j’ai été frappé par la beauté mélodieuse du chant d’un oiseau haut perché quelque part dans les arbres. Trop souvent, le bruit de l’agitation journalière nous empêche d’être sensibles à la beauté des choses naturelles. Mais à l’aube, avant que le soleil ne se lève, il existe un moment magique où tout se révèle dans la transparence de l’être. Car tout a un sens, quand bien même ce sens nous échappe.
    Pour qui chantait cet oiseau, faisant écho à la récitation recueillie des imams ? A l’heure où beaucoup dorment encore ?
    Le Coran dit : « Nous avons accordé une grâce à David de Notre part. Ô montagnes et oiseaux, répétez avec lui (les louanges de Dieu) ! » (34,10) David récitant les Psaumes merveilleux et les prières sublimes que lui inspirait son Seigneur devait ainsi être accompagné par l’écho des montagnes et le chant des oiseaux !
    Adoration de toute la création, dont nous ne comprenons pas nous autres le langage secret : « Les sept cieux et la terre et ceux qui s’y trouvent célèbrent Sa gloire. Et il n’existe rien qui ne célèbre Sa gloire et Ses louanges. Mais vous ne comprenez pas leur façon de Le glorifier. Certes, c’est Lui qui est Indulgent et Très Pardonnant. » (Coran, 17, 44)
    Ce qui signifie que tous les êtres sont pareillement soumis à Dieu : de la plus infime particule de l’atome aux galaxies les plus éloignées, toute la création obéit à la loi divine, et rend grâce au Créateur.
    Aux êtres humains cependant a été donnée la liberté fondamentale de se soumettre ou de se rebeller : « Ne vois-tu pas que c’est devant Dieu que se prosternent tous ceux qui sont dans les cieux et tous ceux qui sont sur la terre, le soleil, la lune, les étoiles, les montagnes, les arbres, les animaux, ainsi que beaucoup d’hommes ? Il y en a aussi beaucoup qui méritent le châtiment. Et quiconque Dieu avilit, personne ne peut l’honorer. Dieu fait en vérité ce qu’Il veut. » (Coran, 22, 18)
    La dignité de l’homme réside dans sa soumission à Dieu. A ceux  qui ont choisi la rébellion ou l’indifférence, rejetant la religion naturelle, nous conseillons de laisser les vains discours et les spéculations oiseuses. Qu’ils fassent  ce simple exercice : qu’ils sortent une heure avant l’aube et qu’ils prêtent seulement une oreille attentive à ce qui se dit : Voici le chant des oiseaux. Où donc résonne la voix des hommes ?

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  • Ni agnosticisme, ni anthropomorphisme.

    Le précédent billet publié entre autres sur la question de la représentation de "Dieu à l'image de l'homme dans le christianisme" a amené des commentaires riches et intéressants. La théologie négative a notamment été évoquée : on ne peut finalement dire de Dieu que ce qu'Il n'est pas. Pour moi qui suis convaincu qu'il n'existe pas une expression du divin plus claire et évidente que ce qu'énonce la parole révélée, je vous invite à considérer avec attention ce passage coranique :

    "Rien ne Lui est identique, et Il est Celui qui entend et voit absolument (textuellement : l'Oyant, le Voyant)" (Coran, 42, 11)

    Extrait essentiel qui résume en quelques mots la doctrine de l'islam sur la connaissance que nous avons de Dieu, et qui écarte deux extrêmes : l'agnosticisme et l'anthropomorphisme. Si en effet nous cachions la seconde partie de ce verset, nous lirions seulement : "Rien ne lui est identique." Ce qui signifie que nous ne pourrions rien connaître de Lui. La connaissance humaine procède en effet par comparaison, classification des genres, distinction. Mais l'Un échappe à ce processus. Ce qui nous conduirait à l'agnosticisme. De Dieu, on ne peut rien dire. Point.

    Si à présent nous cachions la première partie, nous lirions seulement : "Il est Celui qui entend et voit absolument." Nous pourrions alors nous imaginer que Dieu voit et entend comme nous, avec un appareil visuel ou auditif semblable au nôtre. Ce serait tomber dans une forme d'anthropomorphisme.

    Mais notez le bien, le verset avance ensemble les deux propositions : de Dieu, je peux connaître les noms et les qualités suprêmes, et cependant, rien de cela n'est comparable aux éléments de la création.

    Ce verset, à mon sens, dépasse tout ce que la théologie négative a pu mettre en avant, par sa concision et le juste milieu qu'il définit.

    Songeons qu'il nous a été ainsi transmis par un homme illetré qui vécut au VIIe siècle, et qui n'est autre que le Prophète Muhammad.

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