« Pourquoi Israël a-t-il tué plus de 1000 civils et détruit 70% des infrastructures ? Pourquoi Israël a-t-il bombardé même un zoo ? Pourquoi détruire des écoles ? Pourquoi infliger une punition collective ? Pourquoi interdire l’accès des matériaux de reconstruction ? Pourquoi n’avons-nous toujours pas de fenêtres ? » Telles sont les pertinentes questions que posait récemment dans la presse romande Jawdat Khoudary, un riche entrepreneur qui avait participé à la construction de l’école américaine de Gaza, aujourd’hui détruite.
Jawdat Khoudary avait aussi contribué, il y a deux ans, au succès de l’exposition Gaza à la croisée des civilisations, en mettant à la disposition de Genève sa collection d’objets archéologiques.
Micheline Calmy-Rey et Mahmoud Abbas avaient inauguré cette exposition, et ce geste avait alors une portée symbolique.
Hélas, la barbarie l’a emporté sur la civilisation, et les questions que pose Jawdat Khoudary resteront probablement un cri dans le désert de la diplomatie et des salons.
A moins qu’un réveil de nos consciences amène nos autorités à se ressaisir et à refuser d’être complices par le silence.
Non. On ne peut plus admettre, une fois pour toute, la logique sioniste qui mène une politique d’agression continue.
Veut-on la paix ? Il faut arrêter la colonisation. « Le Hamas est toujours là, dit encore Jawdat Khoudary, les tirs de roquettes continuent et le soldat israélien Gilad Shalit est toujours prisonnier. » Chaque roquette envoyée par le mouvement de la résistance islamique est tout simplement un « non » à la colonisation. N’en déplaise aux criminels de guerre, le Hamas est dans son droit. Il défend un peuple. Et il ne peut y avoir de reconnaissance d’un Etat dont les frontières restent indéfinies et extensibles. Ce n’est donc pas le terrorisme qui justifie l’action de Tsahal, mais le colonialisme qui rend nécessaire la légitime défense des Palestiniens.
La reconnaissance des deux Etats ne peut se faire que simultanément et réciproquement, en déterminant une partition qui empêche le débordement incessant qui caractérise la politique sioniste, dont tout l’art consiste à mettre la communauté internationale devant le fait accompli.
Oui, il faut condamner sans détour les crimes commis à Gaza, et désigner le gouvernement israélien comme responsable de ces massacres et de ces destructions. L’oubli de ces atrocités est lui-même une forme d’allégeance à la barbarie, qui est invitée ainsi à se reproduire indéfiniment. Se cacher derrière l’argument fallacieux de la protection de l’entité sioniste, alors qu’elle ne cesse de voler aux Palestiniens leurs terres, et qu’elle poursuit illégalement l’édification de son mur, est inadmissible, particulièrement dans notre pays qui est dépositaire des Conventions de Genève.
La Suisse peut faire cela. Sa neutralité ne signifie pas qu’elle ne prendra pas la défense, fermement et sans hypocrisie, des civils livrés aux militaires.
P.S. : Organisations et sociétés protectrices des animaux, réveillez-vous ! Tsahal a détruit un zoo à Gaza. Alors, à défaut de secourir les humains, il y a là aussi quelque chose à faire…
Publié dans Le 24 heures
Réflexions
L’invité
7 mai 2009