Sagesses de Ibn ‘Atâ’i -Llâh
Il se peut qu’Il te donne accès à l’obéissance, sans pour autant qu’Il accepte les actes par lesquels tu manifestes cette obéissance. Et il se peut que Dieu inscrive dans ta destinée un péché qui sera la cause de ton salut final !
Commentaires :
Un croyant peut accomplir ses devoirs, s’écarter des interdictions divines et se conduire de façon exemplaire, et cependant, manquer totalement de sincérité et d’humilité dans ce qu’il entreprend : il se mêle au contraire à son engagement de l’orgueil et de la vanité, et il finit par mépriser ceux qui ne sont pas à sa hauteur et qui n’agissent pas comme lui. Raison pour laquelle son action n’est pas acceptée par Dieu.
A l’inverse, il se peut qu’il commette un péché par lequel il reconnaît sa faiblesse et son indigence spirituelle devant Dieu. Le souvenir de cet acte permet l’effacement de l’ego qui s’humilie devant Dieu, et le remords qui l’accompagne rapproche l’être humain du Très Miséricordieux.
Un acte de désobéissance faisant naître un sentiment d’humiliation et d’indigence (de l’âme devant Dieu), vaut mieux qu’un acte d’obéissance faisant naître un sentiment de considération et d’orgueil.
Commentaires :
Réaliser notre foi, c’est aller dans le sens de l’humilité et de la soumission la plus complète à notre Créateur. A travers le culte et le respect des prescriptions divines, ce n’est pas tant l’image et la forme de ces prescriptions qui sont visées, mais le sentiment d’adoration : la conviction de notre servitude et de notre dépendance, accompagnée d’un manque certain de considération pour notre petit moi. Celui donc qui, après avoir commis un péché, ressent avec profondeur sa faiblesse, et se tourne vers Dieu qui Seul pardonne, est plus proche de Dieu que celui qui agit conformément à Sa loi dans la forme, mais qui au fond de lui-même en conçoit un sentiment de vanité et de satisfaction : il se tourne vers son ego, et s’éloigne ainsi de Dieu.