Sors de tout caractère humain contraire au statut de ta servitude, afin que de la sorte tu répondes à l’appel du Vrai, et que tu sois proche de Sa présence.
Commentaires :
Les caractères humains sont de deux sortes : extérieurs et intérieurs. Si le croyant apprend par le fiqh (droit et jurisprudence islamiques) un certain nombre de règles lui permettant de se conformer extérieurement au modèle du Prophète, il est plus essentiel encore qu’il se corrige aux niveaux spirituel et moral. Il doit ainsi se débarrasser de tout défaut contraire à son statut de serviteur du Très-Haut : l’orgueil, l’envie, l’avidité, l’ostentation, la colère injustifiée, l’impatience et le manque de maîtrise de soi constituent, entre autres, autant de défauts qui éloignent le croyant de Dieu. Il doit rechercher les nobles qualités qui font de lui un authentique adorateur: l’humilité, le contentement, la sincérité, l’apaisement, le pardon et la maîtrise de soi. Le Prophète a dit en ce sens : « Et certes, il y a dans le corps un morceau de chair, s’il est sain, le corps entier est sain, et s’il est corrompu, le corps entier est corrompu, et certes, c’est le cœur. » (Hadith rapporté par Al-Bukhârî, Muslim) Un poète a réuni en quelques vers les voies qui permettent de purifier le cœur. Il déclarait en substance : « Le remède de ton cœur, lorsqu’il est endurci, consiste en cinq choses. Sois constant à les réaliser, tu obtiendras un plein succès :
1) « Avoir le ventre vide.
2) Réciter le Coran en le méditant.
3) Pleurer humblement en implorant Dieu à l’aube.
4) Aussi, prier au sein de la nuit.
5) Rechercher la compagnie des hommes de bien et d’expérience. »
Autant l’adorateur s’écarte de la lourdeur de son ego, autant il se rapproche de Dieu. Il répugne à l’ego d’accomplir un certain nombre de devoirs, de plier le cou et d’admettre sa propre noirceur. Il est donc impératif d’exercer contre lui une forme de contrainte qui le libère de ses entraves. Le cœur est comparable à un récipient qui ne connaît pas le vide : lorsque l’on parvient à en chasser la vanité, il s’emplit aussitôt de l’amour de la majesté divine. Si l’on en chasse le mépris, il se gorge de respect et de miséricorde pour Ses créatures. Si l’on vient à bout de la cupidité et de l’avidité qui le troublent, il trouve le contentement suprême et la quiétude qui lui donnent seuls la joie et le bonheur suprême.
Et ainsi de suite.