Loin de la folie des hommes, prenons le temps de méditer quelques sagesses de Ibn ‘Atâ’i -Llâh :
L’un des signes de la mort du cœur est de ne ressentir aucune tristesse en considérant les occasions manquées de bien agir, et de n’avoir aucun regret en considérant les péchés que tu as commis.
Commentaires : L’imam Ahmad a rapporté, d’après ‘Umar Ibn Al-Khattâb, que le Prophète Muhammad a dit : « Celui que ses bonnes actions réjouissent, et que ses mauvaises actions affligent, est un croyant. » Les bonnes actions sont effectivement le signe de l’agrément divin, et le musulman qui en a conscience s’en réjouit naturellement. Les mauvaises actions sont au contraire la marque de la colère divine, et celui qui faute, lorsqu’il en a conscience, en ressent une grande tristesse.
Mais cela signifie aussi, et c’est un bon signe, que son cœur est vivant : il est habité par la foi.
Que le péché ne prenne pas pour toi des proportions telles qu’elles t’empêchent de penser du bien de Dieu, Exalté soit-Il. Celui qui en effet connaît son Seigneur, minimise son péché en regard de Sa générosité.
Commentaires : Dans la sagesse précédente, l’auteur a montré que le regret est la marque de la vie du cœur. Le regret est donc une chose positive, qu’il ne faut pas confondre avec le désespoir. Celui qui en effet désespère de la miséricorde divine après avoir commis un péché, quel qu’il soit, commet par ce désespoir un péché plus grand encore ! Le Coran affirme : « Dieu certes ne pardonne pas qu’on Lui donne des associés. A part cela, Il pardonne à qui Il veut. » (Coran, 4, 116) Et le Coran déclare encore : « Dis : Ô mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu : Dieu pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Très-Pardonnant, le Tout-Miséricordieux. » (Coran, 39, 53) Il est donc demandé au croyant d’espérer la miséricorde du Seigneur, tout en Le craignant. Le Coran décrit ainsi les musulmans qui sont en quête de l’amour divin : « Ils espèrent Sa miséricorde et craignent Son châtiment. » (Coran, 17,57)
La porte du pardon est donc toujours grandement ouverte.