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Madoff : réponse à Philippe Meyer

C’est avec surprise que j’ai lu l’article de Philippe Meyer (membre de la Chambre de commerce, d'industrie et des service de Genève), publié ce 22 mars 2012 dans la Tribune de Genève, intitulé : « Madoff n’a qu’à bien se tenir… »

Que nous dit son auteur ?

 

Que l’on a tort d’imputer aux banquiers et aux riches le problème de la dette. Ce sont les Etats qui, faisant sur le plan social des  promesses irréfléchies, nous trompent sur notre avenir : « Le plus grand « ponzi scheme » de tous les temps, affirme-t-il, c’est l’Etat social financé par la dette. »

La solution ? Remettre en cause les acquis sociaux. Il observe à titre d’exemple que la France « paiera en 2013 plus de charge d’intérêts que pour l’enseignement ! On finance les dépenses par la dette et plus par l’impôt. »

Et d’appeler ironiquement, en guise de conclusion, à l’incarcération « des chefs d’Etats occidentaux irresponsables » !

La réalité, dans les hautes sphères mondialisées de la finance, est autrement plus complexe, et Philippe Meyer le sait bien. Combien de membres de la Goldman Sachs ont transité par le milieu bancaire pour s’investir au niveau politique, et vice-versa.

Il y a bien dans le système quelque part un « ponzi scheme », mais il tient à ce qu’au sommet de la tour de la madoffisation du monde, on trouve les créanciers intouchables qui font de l’argent avec de l’argent.

L’usure – vous pouvez utiliser le terme trompeur « intérêt » si cela vous plaît – voilà le crime que dénoncent la Bible aussi bien que le Coran. Seuls les adeptes de l’islam exigent cependant son abolition.

C’est pour ne pas avoir respecté la loi divine que les nations s’enfoncent aujourd’hui dans la dette, que l’âge de la retraite est constamment repoussé, que les caisses maladies exigent toujours davantage, que les caisses de pension sont inquiétées.

 

Alors qu’au sommet de la tour – et tout le monde le sait et l’indignation gronde – on engraisse injustement les grandes fortunes par la magie de l’argent qui se multiplie.

 

Hani Ramadan

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