Discours retentissant donné ce 28 août 2014 par Ismaïl Haniyeh devant des milliers de Gazaouis portant des drapeaux verts, à ciel ouvert.
Ismaïl Haniyeh devant sa maison détruite par Tsahal.
En substance, l’homme rappelle que la résistance n’a pas failli et n’a pas désarmé, mais qu’elle a réussi à dérouter des bataillons qui, malgré le déploiement de leur artillerie lourde, n’ont rien pu faire contre le peuple palestinien et sa détermination.
Force est de constater le bilan des atrocités commises par Tsahal : une retraite lamentable et la nécessité de mettre un terme au blocus imposé depuis 2007.
Un désastre. Netanyahou a complètement perdu la face, lui et ses généraux assassins, ayant de surcroît sur les mains le sang de plus de 2000 Gazaouis, dont plus d’un quart d’enfants. Et réalisant ce constat accablant : même lorsque la stratégie adoptée par Tsahal révèle une lâcheté sans fond – on bombarde par le ciel, la terre et la mer une population civile de façon indiscriminée, pour ensuite mener une incursion inhumaine au milieu des débris –, même dans ce rapport disproportionné des forces, les soldats surarmés ont dû rebrousser chemin et fuir les combattants soutenus par l’ensemble du peuple. Précisons que la logique qui consiste à vouloir nous faire croire que parce que les soldats israéliens massacrent les civils palestiniens, ces derniers en veulent au Hamas qui les défend, est pour le moins paradoxale. Mais tous les arguments peuvent être utilisés avec une hypocrisie infâme quand on plaide en faveur du criminel.
Bien entendu, les médias pro-israéliens ne veulent voir dans ce combat héroïque qu’une forme de fanatisme. Ils ne seront satisfaits que lorsque le Palestinien renoncera à la lutte tout en voyant les colons dévorer son bien et son territoire. Mais n’est-il pas éloquent d’observer le point suivant : alors qu’Obama et la plupart des gouvernements européens se sont signalés par l’absence d’une condamnation claire de ces 51 jours de tueries, alors que les dictatures arabes agissent de connivence avec l’Etat d’Israël, le peuple de Gaza révèle au monde entier que le géant à des pieds d’argile.
Ce peuple résiste quand on lui vole sa terre. Il résiste quand la colonisation se poursuit impunément. Il résiste quand on coupe ses oliviers. Il résiste quand on érige le mur illégal de la honte. Il résiste quand on détruit ses hôpitaux, ses écoles et ses mosquées. Il résiste quand on tue ses enfants. Il résiste contre les « grands » de ce monde qui décidément, sont vraiment bien petits !
A tous, il donne une leçon magistrale de dignité.
Qui donc, parmi nos élus, parmi nos intellectuels et nos journalistes, aura le courage de la retenir ?
Hani Ramadan