On reconnaît l'âme des poètes par un style qui leur est particulier.
Voilà deux nouveaux textes signés de la plume de Madame Hania al-Mawri.
Bonne lecture entre la chaleur du flambeau de l'amour, et la fraîcheur immaculée de l'hiver!
Clair de lune
Si le temps m’est compté,
Si je le sens caresser
Mes jours, mon visage, mes épaules,
Je demeure impatiente, inconsolable.
Ton absence est souffrance,
Je chéris les instants où ta vie m’est contée,
Partage tes douleurs, tes joies, tes espérances.
Et tel un adieu, quand le livre est fermé,
Je ne peux que m’imaginer
La beauté de tes traits,
La pudeur dans tes yeux,
Le sourire de l’homme généreux
Que tu fus pour les tiens,
Bâtissant chaque jour un peu plus ton dessein.
Touchée par ta sensibilité extrême,
J’envie jusqu’à ce tronc de palmier
Que tu consolas de ta paume,
Etre un palmier parmi des milliers,
Et me contenter de t’offrir une ombre.
Sauras-tu apaiser mon impatient amour,
Eclairer mes nuits sombres,
M’apparaissant en songe, privilège d’un jour…[1]
Saison d’Hiver
paysage extraordinaire !
Il tombe des flocons de paix…
Recouvrant tous les hommes d’un épais
Manteau de lumière.
Mon âme oublie ses peines.
N’ayant qu’une hâte, exprimer ma joie,
Courir à perdre haleine
Dans ces champs de pureté, et crier mon émoi.
Laver son cœur d’enfant
Dans cette neige tendre.
Oublier un instant
La noirceur de ce monde souillé.
Rivés au ciel, les yeux mouillés,
Attendre…
Que fonde le silence blanc.