Vendredi 5 août, 17h, rassemblement devant l'ONU, Genève
Les informations ayant trait à l'accroissement des bombardements russes sur Alep ne vous ont certainement pas échappé. Après avoir bombardé les infrastructures, les boulangeries, les hôpitaux et avoir coupé la dernière route permettant un approvisionnement minimum de la ville, le régime de Poutine et son allié Bachar el-Assad proposent l'ouverture d'un «couloir humanitaire». Le cynisme de cette formule – accepté avec silence par ladite communauté internationale – est sans égal: il s'agit simplement de pousser quelque 200'000 personnes de la partie d'Alep non contrôlée par le régime sur les voies de l'exil. Et, de la sorte, de vider Alep de la partie de la population restante qui refuse de se soumettre.
Sous l'expression «ouverture d'un couloir humanitaire», la société civile syrienne a toujours revendiqué la possibilité de recevoir la nourriture, les médicaments et diverses aides afin de pouvoir rester dans ses villes, que le régime Assad encercle, affame, bombarde avec l'aide de ses alliés russes, iraniens, du Hezbollah. Rassemblement organisé par FemmeS pour la Démocratie Soutenu par le Mouvement pour le socialisme (MPS), le site alencontre.org, solidaritéS
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Le 11 juillet 2016 un appel urgent a été lancé par le Conseil local de la ville d’Alep
«Le Conseil local de la ville d’Alep, élu démocratiquement pour représenter plus de 400’000 personnes vivant à Alep, tient à informer à l’échelle internationale ses partenaires politiques, ainsi que les organisations civiles, les ONG et les médias que les civils vivent sous la menace d’une catastrophe résultant du siège imposé par le régime Assad, avec l’appui des mercenaires iraniens et des miliciens du Hezbollah, et soutenu par l’aviation russe. Ainsi a été coupée l’unique voie de ravitaillement en nourriture, médicaments et en carburant pour les civils.»
Depuis le 17 juillet, la ville d’Alep est soumise à un siège complet, ce qui conduit à un manque de nourriture, voire à une famine, à un manque de matériel médical et de soins appropriés aux malades et aux blessés. L’intensification des bombardements de l’aviation ces derniers jours et le ciblage des hôpitaux accentuent par ailleurs la souffrance de la population sous siège. L’UOSSM a publié des témoignages vidéo des médecins d’Alep [1] à ce sujet.
Le réseau syrien pour les droits de l’homme annonce le chiffre effrayant de 80 établissements détruits par ces attaques au premier semestre 2016 ; 81 membres du personnel médical et casques blancs ont été tués durant la même période. Depuis le début du conflit en 2011, plus de 700 médecins et personnels médicaux ont été tués lors d’attaques d’hôpitaux, de centres sanitaires, selon le président de la commission d’enquête de l’ONU sur les droits de l’Homme en Syrie, le Brésilien Paulo Pinheiro. Il s’est exprimé à Genève le 21 juin 2016.
«Nous enjoignons à la France et à la communauté internationale de tout mettre en œuvre pour faire arrêter les bombardements, protéger les hôpitaux et le personnel médical ainsi que les populations civiles syriennes. Nous ne pouvons rester aveugles face à cette catastrophe humanitaire et sanitaire que subit la Syrie suite aux attaques aériennes incessantes», lance le Dr Ziad Alissa, président de l’UOSSM France [2].
Nous nous joignons à l’UOSSM pour appeler l’ONU et la communauté internationale à faire face à leurs responsabilités, à intervenir fermement pour stopper les bombardements, protéger les institutions médicales, le personnel médical et la population civile à Alep. Mais également afin d’intervenir pour imposer le cessez-le-feu partout en Syrie et agir pour instaurer une transition politique sans Assad et son régime qui sont les principaux coupables de la destruction de la Syrie et de son tissu social. Pour instaurer une paix durable, il est primordial de commencer par amener les criminels de guerre et les responsables de crimes contre l’humanité devant la justice, aussi bien ceux appartenant au régime Assad que ceux qui agissent au nom de Daech et de ses semblables. L’impunité et l’injustice sont à l’origine de l’augmentation de la violence en Syrie et dans tout le Moyen-Orient, ainsi que des débordements de violence actuels sur l’Europe. Venez nombreux pour dire STOP au bain de sang en Syrie, Oui à une solution politique qui garantisse la justice, pour permettre une paix durable.