Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lettre de ceux qui sont patients derrière les barreaux des tyrans

M’est parvenue une lettre sous le titre : « Lettre de ceux qui sont patients derrière les barreaux des tyrans ». J’aimerais vous en transmettre en substance le contenu, ou au moins une partie :
Les crises qui touchent notre communauté, disent les auteurs de cette lettre, sont de plus  en plus violentes, jour après jour, en ce qui concerne aussi bien la présidence en Egypte que les Frères musulmans, et même en ce qui concerne l’Islam dans son ensemble ! Ce sont des conditions d’une terrible dureté, que le mouvement des Frères musulmans n’a pas connues depuis plusieurs décennies. Même ceux qui étaient comptés comme des proches du mouvement lui ont décoché quelques flèches au plus fort de ces événements, et c’est comme si le monde entier n’avait pas d’autre objectif que de s’en prendre à l’unisson aux Frères.

fm.jpg

La foi, contre laquelle on ne peut rien


C’est une grande épreuve, qui a conduit certains à s’en préoccuper au point d’en oublier les invocations, à suivre les événements au point de négliger le rappel (le dhikr), à être obnubilés par les informations au point de se détourner de Celui qui sait tout.
Ceux qui font partie de cette catégorie de personnes ont fini par ressentir une grande gêne, par perdre la parole sans être capable de défendre leur cause, et ils se sont retrouvés même dans un état de faiblesse psychologique faisant d’eux un fardeau pour leurs frères, plutôt qu’un soutien.
Les auteurs de cette lettre ont ensuite mentionné que l’arme qu’avait utilisée le Messager de Dieu (Dieu le couvre de bénédictions et de paix) le jour de la bataille de Badr, c’était l’invocation. Le jour où il s’était tenu debout en demandant le secours de Dieu, comme cela est mentionné dans le Coran : « (Et rappelez-vous) quand vous imploriez le secours de votre Seigneur et qu'Il vous exauça aussitôt. » (Coran, 8, 9) Le Prophète a élevé ses deux mains et a pleuré à chaudes larmes. Il a imploré le ciel, alors que la terre l’avait combattu, en disant : « Ô Grand Dieu (Allâhumma)! Si ce groupe périt, Tu ne seras plus jamais adoré sur terre après ce jour ! Ô Grand Dieu !... Ô Grand Dieu !... Ô Grand Dieu !...A tel point que son manteau tombait, et qu’Abû Bakr – que Dieu soit Satisfait de lui – le remettait sur ses épaules en lui disant : « Rends-toi les choses faciles, ô Messager de Dieu ! Dieu certes va accomplir ce qu’Il t’a promis. » Les croyants eurent le dessus sur les polythéistes, ce qui représente une leçon pour nous autres !
Ce sont les mêmes implorations que présenta Abû Bakr le très véridique – que Dieu soit Satisfait de lui – le jour où les apostats assiégèrent Médine ; les mêmes implorations que présenta ‘Umar al-Fâruq – que Dieu soit Satisfait de lui –, chaque nuit, lorsque les musulmans rencontraient les Perses ou les Romains ; les mêmes invocations que présenta Alp Arslan une nuit du vendredi alors qu’il disposait d’une armée de 10 000 hommes, et que l’armée ennemie était composée de 200 000 hommes.
On lui suggéra de se retirer, et c’est alors qu’il dit sa célèbre parole :
« Cette nuit est celle du vendredi, et j’attends des musulmans une invocation qui sera exaucée le jour du vendredi. » Il emporta alors une victoire après avoir trouvé refuge en Dieu, – Glorifié et Exalté soit-Il –.

Tel est le comportement du croyant lorsqu’il est confronté à des situations extrêmes : il se tient fermement et avec certitude devant les créatures, puis lorsqu’il s’isole avec son Créateur, il Lui fait part de ses craintes en ce qui concerne sa religion,  sa mission et sa communauté : Ô  Seigneur (Yâ Rabb) ! Les gens ont choisi ce qui est autre et différent de Toi, et nous ne pouvons être satisfaits, quant à nous, que de Toi ! Les gens ont pris comme maîtres et alliés un tel et un tel, et nous, nous n’acceptons que Ton autorité et Ton alliance. Les gens ont cherché refuge auprès d’autres que Toi, et nous, nous n’acceptons que Ta protection : ne donne donc pas la victoire à Tes ennemis sur Tes alliés ! Ne permets pas qu’un homme injuste ou qu’un tyran rebelle disposent d’un quelconque pouvoir sur Ton allié. Ô Seigneur ! Ecarte ces épreuves et cette tristesse, et viens au secours des croyants ! Ô  Seigneur ! Agis vis-à-vis de nous par Ta faveur, et non pas par Ton équité, et en fonction de ce dont Tu es digne, non pas en fonction de ce que nous méritons. Ô  Seigneur ! Ne permets pas que ceux qui nourrissent une haine secrète contre les croyants se réjouissent de leur détresse ! Ne fais pas que le malheur qui touche les croyants perdure ! Accorde-nous Ta victoire et ne fais pas que nous soyons de ceux qui désespèrent ! Ô  Seigneur ! Ô  Seigneur ! Ô Seigneur !
Ô vous qui luttez pour la cause de l’Islam ! Nous détenons ce que d’autres ne détiennent pas et ce qui constitue autant de causes de la victoire : des armées qui servent Dieu et que Lui Seul connaît. Un ciel qui vibre fortement aux implorations des combattants, et plus encore lorsqu’aucune issue terrestre n’est envisageable. Lorsqu’ils sont abandonnés par l’Orient et l’Occident, voici tout à coup qu’ils surprennent leurs ennemis par une arme contre laquelle on ne peut rien, et un Allié qui ne peut être vaincu. Ils dressent leurs index au ciel, et leurs cœurs sont attachés à leur Seigneur devant lequel ils s’inclinent et se prosternent.
Nous détenons les invocations !...Les invocations : ad-du‘â’ !
C’est vraiment  – par Dieu ! –  l’arme de celui qui est fort, quand bien même les hommes jugent qu’il est faible ! L’arme de celui qui est digne de considération, quand bien même il semble aux gens humilié et avili !
Orientez donc les supplications de vos cœurs, les larmes de vos yeux, vers Celui qui peut mettre fin au stratagème de ceux qui nous veulent du mal, vers Celui qui a en Son pouvoir de changer les cœurs, et de transformer notre état.  Vers Celui qui sait les blessures que nous infligent notre ennemi, et qui nous a fait savoir qu’il est en Son pouvoir de le détruire et de nous secourir, mais que son dessein a été de lui laisser un délai, afin de nous mettre ainsi à l’épreuve, et afin de le conduire progressivement à sa perte. Dieu a dit ainsi : « Et si Dieu l’avait voulu, Il se serait donné la victoire sur eux, mais (Il n’a pas agi de la sorte) pour vous éprouver les uns par les autres. » (Coran, 47, 4)

Nos frères emprisonnés en Egypte concluent leur lettre en nous invitant à redonner à la nuit sa splendeur par d’abondantes et de longues prosternations. A faire en sorte de renverser la donne du combat par des invocations insistantes, demandant à Dieu d’alléger les charges inhérentes à notre cheminement. A faire en sorte de lier le ciel à la terre pour y vaincre les tyrans, et pour donner la victoire aux gens de vérité. Tout cela ne peut être obtenu autrement que par les invocations. Multipliez-les donc, et venez ainsi en aide à vos frères. C’est par elles que la victoire est donnée, c’est elles qui constituent le bouclier du combattant et le baume du croyant. Et Dieu accomplira Sa promesse, et portera secours à Ses serviteurs persévérants et patients, mais la plupart des gens ne savent pas ! Et Dieu est plus Grand et Lui revient toute louange (wa -Llâhu Akbar wa li -Llâhi -l-hamd) !
Tels sont quelques éléments contenus dans cette lettre que nos frères sont parvenus à nous transmettre depuis les prisons où ils sont injustement enfermés, en Egypte. Lettre reçue le 25 janvier 2018.
Nous demandons à Dieu qu’Il leur accorde la liberté, qu’Il bénisse leurs actions, qu’Il exauce leurs prières, et qu’Il nous unisse dans toutes les voies du bien. Allâhumma âmîn !

Les commentaires sont fermés.