La ligne rédactionnelle de l’HEBDO est-elle orientée en faveur de « la raison du plus fort » ?
Permettez-nous de nous poser la question.
Dans le numéro de ce 14 août 2014 en effet, le journaliste Antoine Menusier parvient à réaliser un exploit : énumérer les atrocités commises par Tsahal à Gaza sans exprimer la moindre forme d’indignation, ou même de compassion. Que près de 2000 Palestiniens aient été tués, « dont 447 enfants ou adolescents selon un bilan fourni par l’ONU », ou encore que 400 000 Gazaouis aient été déplacés sans pouvoir fuir leur prison à ciel ouvert, que des écoles de l’UNRWA à Jabalia et à Rafah aient été bombardées, il s’agit là de faits observables seulement, qui n’appellent aucune condamnation.
On tourne la page de la même revue, et nous voici en face de John Rizzo, responsable sous Bush « des techniques d’interrogatoire améliorées », qui justifie la torture contre les « terroristes présumés d’al-Qaida » ; entendre : contre des hommes soupçonnés sans aucune preuve. Et cela passe aussi : on en viendrait presque à éprouver de la sympathie pour l’individu !
Il est clair toutefois que si les victimes de telles exactions avaient été des Yankees ou des colons israéliens – même en petit nombre – , l’éclairage de ces drames nous serait donné sous un tout autre jour, n’est-ce pas?
Hani Ramadan
Publié dans l'HEBDO du 28 août 2014